Un sondage d’EWTN News et de RealClear Opinion Research a mis en lumière un profond fossé qui se creuse au sein du catholicisme américain, entre la conférence des évêques américains et les catholiques les plus fervents. Ce sondage a montré que 54 % des catholiques sont favorables à « la détention et l’expulsion à grande échelle des immigrants sans papiers », contre seulement 30 % qui s’y opposaient et 17 % qui étaient indécis. Le soutien aux politiques de Trump était encore plus marqué parmi les catholiques pratiquants qui assistent à la messe chaque semaine. Ces derniers approuvent les expulsions à 58 % contre 23 %.
Trump a obtenu un vote catholique décisif en 2024 avec 55 % des voix, contre 43 % pour Kamala Harris. Il y est parvenu en dénonçant l’espionnage des catholiques par l’administration Biden et ses attaques contre les militants pro-vie. Malgré cela, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) ne l’a pas remercié, mais a publié une tribune sur l’immigration. Cette déclaration, quasi unanimement décriée par les personnalités influentes du monde catholique, déplorait un « climat de peur » au sein des communautés immigrées et s’opposait aux « expulsions massives et indiscriminées ».
Cette déclaration a été initiée par Mgr Mark Seitz, évêque d’El Paso, qui avait participé à une manifestation du mouvement Black Lives Matter lors de la campagne présidentielle de 2020. À l’époque, il s’était également dit « encouragé par les promesses de l’équipe de campagne de Biden concernant la lutte contre le changement climatique ». Il avait par ailleurs salué le projet de Biden de « faciliter l’accès à la citoyenneté pour les personnes sans papiers ».
Lors du premier mandat de Trump, en 2019, le cardinal texan Daniel DiNardo avait critiqué son projet de mur frontalier, le qualifiant de facteur de division et reprenant ainsi le discours du pape François. En mars de la même année, quatorze évêques catholiques résidant de part et d’autre de la frontière entre le Texas et le Mexique avaient signé une déclaration condamnant la politique d’immigration de Trump.
Les deux déclarations citaient sélectivement les Écritures, ignorant les causes profondes telles que la violence des cartels et le trafic de drogue, que Trump a combattu avec acharnement et qu’il a même cherché à saper en accordant 5,8 milliards de dollars d’aide et d’investissements à l’Amérique centrale et 4,8 milliards de dollars supplémentaires au sud du Mexique. Les évêques n’ont pas soufflé mot de ces fonds.
L’enseignement catholique, selon le Catéchisme de l’Église catholique et saint Thomas d’Aquin, affirme depuis longtemps qu’un pays a le droit de réglementer ses frontières pour protéger le bien commun. Autrement dit, les nations, comme les individus, ont un droit à la vie.
Tom Homan, catholique et responsable de la politique frontalière de Trump depuis le premier mandat, a proposé aux évêques américains de le rencontrer pour discuter de leur opposition aux politiques d’immigration du président Donald Trump.
« J’aimerais beaucoup m’entretenir avec eux. Venez vous asseoir avec moi ». « Je pense qu’en tant que représentants de ma foi, je le mérite. Venez me parler. Et travaillons ensemble sur ce dossier. »
Homan a indiqué que les évêques ne l’avaient pas contacté pour engager un quelconque dialogue.
Le 17 novembre, devant la Maison-Blanche, il avait défendu ses actions :
« Une frontière sécurisée sauve des vies. Nous allons faire respecter la loi, et ce faisant, nous sauverons de nombreuses vies ».
Il a également accusé les évêques de négligence.
Les évêques avaient déjà été critiqués pour leur hostilité envers l’administration Trump, lorsque le vice-président JD Vance s’était demandé si cette hostilité était due à des raisons financières.
« Lorsqu’ils reçoivent plus de 100 millions de dollars pour aider à la réinstallation des immigrants illégaux, se soucient-ils des questions humanitaires ? Ou se soucient-ils réellement de leurs profits ? »
Vance a défendu les politiques de Trump en évoquant ce qu’il a appelé « ordo amoris » ou « l’amour bien ordonné », un concept ancré dans l’enseignement catholique qui soutient que notre premier devoir est envers notre famille, puis nos voisins, puis nos villes, notre État et notre pays, avant de tendre la main au monde entier.
