Un récent sondage réalisé par EWTN News en partenariat avec RealClear Opinion Research révèle que 55 % des catholiques sont favorables à la peine de mort « pour une personne reconnue coupable de meurtre ». Seuls 20 % s’y opposent, tandis que 25 % sont indécis. L’étude souligneque les catholiques qui assistent régulièrement à la messe n’étaient que légèrement plus opposés à la peine capitale que ceux qui y assistent moins souvent. Parmi les fidèles qui assistent à la messe chaque semaine, 52 % sont favorables à la peine de mort, tandis que 26 % s’y opposent et 22 % sont indécis. Chez les catholiques qui vont à la messe moins d’une fois par semaine, le soutien atteint 57 %, tandis que l’opposition chute à 16 %, 27 % étant indécis.
L’enseignement traditionnel de l’Église catholique soutient que la peine de mort peut être une punition nécessaire pour certains crimes.
« L’enseignement irréformable de l’Église est que la peine capitale peut en principe être légitime, non seulement pour assurer la sécurité physique d’autrui lorsqu’un délinquant représente un danger immédiat… mais aussi à des fins telles que l’administration de la justice et la dissuasion des crimes graves », écrivaient les professeurs Edward Feser et Joseph Bessette dans un article de juin 2017 pour Catholic World Report intitulé « Pourquoi l’Église ne peut pas revenir sur son enseignement passé concernant la peine capitale ».
Feser et Bessette ne faisaient que reprendre les enseignements formulés par des théologiens et des papes du passé. Saint Thomas d’Aquin, par exemple, a affirmé que « si un homme est dangereux et représente une menace pour la communauté en raison d’un péché, il est louable et avantageux qu’il soit mis à mort afin de sauvegarder le bien commun ». De même, le pape Pie XII a défendu en 1955 l’autorité de l’État à appliquer la peine de mort, car « le pouvoir coercitif de l’autorité humaine légitime » repose sur « les sources de la révélation et la doctrine traditionnelle ».
Sous l’égide du « développement » de la doctrine de l’Église en 2018, le pape François a révisé le Catéchisme de l’Église afin d’en abandonner le soutien à la peine de mort. « La peine de mort est inadmissible car elle porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne », peut-on désormais y lire. Auparavant, le Catéchisme enseignait explicitement que l’Église « n’exclut pas le recours à la peine de mort, si c’est le seul moyen possible de défendre efficacement la vie humaine contre l’agresseur injuste ». Le cardinal Blase Cupich de Chicago avait prévu de remettre un prix pour l’ensemble de son œuvre au sénateur Dick Durbin, partisan du droit à l’avortement. Suite à la polémique médiatique, Léon XIV a déclaré devant la presse, que quiconque s’oppose à l’avortement mais soutient la peine de mort ou des lois strictes sur l’immigration « n’est pas vraiment pro-vie ». Le cardinal allemand Gerhard Müller rectifiait dans le journal italien Il Giornale : « L’avortement revient à tuer un innocent, et l’Église a toujours affirmé qu’il s’agissait d’un crime brutal. » Il « ne saurait être mis sur le même plan que la peine de mort infligée à un criminel ayant tué d’autres hommes. »
De fait, nous savons aujourd’hui que l’emprisonnement de grands criminels ne les empêche pas de poursuivre leurs trafics derrière les barreaux, et même d’y commanditer des assassinats. Il s’avère que l’emprisonnement de ces figures du grand banditisme ne permet plus d’assurer le bien commun de la société, qui dispose d’un droit à la légitime défense qui peut aller jusqu’à la peine de mort.
