Lu dans La Tribune :
"Il y a quatre ans, la France figurait au 17ème
rang [sur 30 pays étudiés, NDMJ] d'une étude internationale portant sur le niveau moyen des élèves
de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences. Et il se murmure que
notre système éducatif serait encore plus mal classé dans la prochaine
édition de cette enquête attendue dans les prochaines semaines."
Et le journal pointe la cause, en citant Marc Le Bris :
"La vraie cause de tout
cela, c'est l'évolution des
programmes, modifiés dans leur contenu comme dans leurs méthodes
pédagogiques."
Le professeur de mathématiques,
Michel Delord, ajoute :
"l'introduction des mathématiques modernes, de la
linguistique et de l'histoire non-chronologique dès le primaire, alors
qu'ils relèvent de l'aboutissement d'une démarche cognitive, a rompu
avec le principe de progression des apprentissages qui prévalait depuis
Jules Ferry."
Jusque dans les années 70, les programmes du primaire
avaient peu changé par rapport à ceux de 1887: dès le Cours
Préparatoire, on apprenait à lire couramment, comme à faire les quatre
opérations.
- A partir de la création des cycles en 1989 par le ministre
de l'éducation Lionel Jospin, et surtout des nouveaux programmes de
1995/1996, on n'exige plus que la maîtrise de la lecture et l'addition à
la fin du CE1. La soustraction est désormais apprise en CE2, la
multiplication en CM1 et la division, en CM2, et encore sur des petits
nombres. Les unités de circonférence et de volume disparaissent des
programmes du primaire. - En février 2002, les nouveaux programmes élaborés sous Jack Lang vont
encore plus loin dans l'appauvrissement des contenus: la multiplication
comme la division à deux chiffres comme celles des nombres décimaux, ne
sont plus apprises qu'en 6ème.
En grammaire et conjugaison aussi, on ne cesse de repousser au
collège les notions que l'on apprenait en primaire :
- suppression
en 1995 des compléments circonstanciels, des conjonctions, des pronoms
interrogatif - suppression en 2002 l'étude des phrases juxtaposées,
coordonnées ou subordonnées.
Plus que dans les contenus, c'est dans les méthodes que les ravages
ont été les plus profonds. On bannit de l'enseignement primaire les
exercices systématiques qui créent des automatismes, et qui apprennent à
apprendre. On n'apprend plus par coeur ni
les tableaux de conjugaison, ni les règles d'orthographe.
Sam
Attention quand même à la désinformation contenu dans le « depuis Jules Ferry » (« le principe de progression des apprentissages qui prévalait depuis Jules Ferry »).
Jules Ferry n’a fait qu’imiter :
— pour le primaire : les méthodes des frères des Écoles chrétiennes (dont les écoles gratuites existaient depuis déjà deux siècles) ;
— pour le secondaire : le cursus des Jésuites.
N’entrons pas dans le jeu des laïcards, qui veulent faire de Ferry le père de l’école.
Tout ce que l’école laïque a pu avoir de bon, elle l’avait pris à l’école catholique (et notamment à ces pédagogues de génie que furent les jésuites d’un côté, saint Jean-Baptiste de la salle de l’autre).
A dire et à répéter sans se lasser, en notre siècle d’inculture généralisée !
ODE
Le problème est encore plus important qu’il n’y paraît, puisque postulent actuellement aux concours de recrutement des professeurs les élèves formés par cette pédagogie, et qu’on parle de baisser le niveau du CAPES en conséquence… Je connais des gauchistes convaincus qui s’effraient beaucoup de cette évolution.
Evolution visible également sur les affichages de toute sorte où fleurissent des fautes de plus en plus visibles: vu ce matin sur une publicité pour SFR dans un abribus “c’est moi qui faiT la loi sur facebook”, F.A.I.T. Sic.
Bon courage madame France…
mel33
Je tiens juste à préciser que cet article a un train de retard ne prend pas en compte les derniers programmes (2008).
Ex : – la soustraction est déjà abordée au CP et vue en CE1, idem pour les autres opérations qui sont vues bien plus tôt que ce qui est annoncé.
– Les multiplications et divisions avec nombres décimaux sont bien abordées au primaire.
– Les compléments circonstanciels, les conjonctions, les pronoms interrogatifs sont également appris.
– les exercices systèmatiques sont faits, les tableaux de conjugaison sont appris par coeur !!
et j’en passe …
[Si, mais il faut lire la suite puisque je n’ai pas tout mis, m’étant penché juste sur les causes de la crise actuelle. MJ]
Alexandre
Stop ! Il est dommage qu’à chaque fois que l’on aborde le sujet de l’école, c’est pour évoquer des âneries ! Non, ce que vous écrivez n’est pas dans les programmes ! Etant enseignant en CM1, j’aborde la division et celle à deux chiffres en fin d’année. Les CM2 auront la chance de diviser des nombres décimaux. Les CP vont connaître addition et soustraction, les CE1 commenceront la multiplication.
Il faut faire attention quand vous parlez de programmes : ce sont les points à connaître avant de passer en classe supérieure, mais rien n’empêche un enseignant d’aller plus loin si sa classe va plus vite !
Je me pose la question : où sont vos sources ? Venez dans une école et vous verrez : on apprend. Vous avez mon mail, je vous attends.
Ce qui me désole est ceci : je consulte régulièrement votre site avec plaisir. Et ici, je doute de l’objectivité de vos sources en lisant de telles bêtises.
On dit souvent que l’école est en crise, je crois plutôt que c’est la société qui est en crise avec l’école !
arnorian
Je donnais il y a deux ans des cours de soutien scolaire à une enfant de CM2. Arrivée à cette classe, elle n’avait jamais conjugué un verbe de sa vie, ne connaissait donc pas l’ordre des pronoms ni comment leur accorder les terminaisons, ne savait pas en quoi consistait la formation du conditionnel ou du futur simple, et savait à peine le tiers de ses tables de multiplication. En revanche, elle avait à apprendre par coeur des règles de grammaire rédigées dans un langage si abscons que j’avais moi-même de la peine à en saisir le sens pourtant élémentaire.
Educ’ nat’, mon amour… ^^
pg
@ SAM
Bravo et merci de ce rappel : l’école publique de Jules FERRY n’a été qu’une étatisation de l’enseignement catholique existant, créateur de la pédagogie la plus élaborée, celle qui reprise par la ”laïque” fait passer abusivement les instituteurs de la 9 ème République pour des génies . De telle sorte que depuis cet abus initial de pouvoir, les citoyens français catholiques ont toujours financé une école idéologique, celle de la république jacobine, en permanence livrée aux vagues idéologiques successives de la gauche, tandis qu’ils devaient payer pour leurs écoles catholiques.
D’où les expulsions des congrégations et confiscations de leurs biens de ceux de l’Eglise en 1905 : il fallait tuer la ”concurrence” de l’école non étatisée.
Le ”miracle”de la loi DEBRE, puis des accords Cloupet-Lang, est que finalement les évêques français ont accepté ce que PIE XI leur avait refusé et interdit de faire : mettre l’Eglise et les oeuvres d’Eglise sous la dépendance de l’Etat.
Aujourd’hui l’école catholique accompagne, quand elle ne précède pas, la décadence intellectuelle et morale de l’école dite ”publique”.
Bernard
Coeur d’un petit entretien avec la maîtresse de petite section de ma fille, 3 ans et demi, à la sortie, en juin dernier.
“mais, vous savez, la plupart des enfants n’avaient jamais entendu une histoire racontée par leur papa ou leur maman. C’est une minorité qui lit encore des histoires à ses enfants. D’autre part, la plupart ont déjà passé 1 à 2h devant la TV avant d’arriver. Et je vous parle pas des films violents qu’on leur laisse regarder.”
Et ceci dans une école très bien cotée de l’Ouest Lyonnais, bien riche.
Du coup je me suis dit que les enseignants de primaire (et de collège) avaient bien du mérite… Et que le programme était encore bien difficile vu le niveau du public…