Curé grec-catholique melkite de la paroisse de Saint-Cyrille, le Père Georges Aboud vit dans une zone de Damas
contrôlée par le gouvernement et épargnée par les combats de rue. Il déclare :
"Nous
pouvons encore célébrer quatre services religieux le dimanche. L'église
est pleine de fidèles, à chaque fois de 350 à 400 personnes. La jeunesse
est également présente lors de toutes les messes. Notre centre
paroissial est fréquenté chaque semaine par de nombreux jeunes et
enfants"."Des bombes explosent
partout, des gens ont déjà été touchés par des balles perdues ou tués
par des tireurs embusqués. Même mon presbytère a été touché par des
obus, qui ont provoqué d'importants dégâts dans toute la maison.
Heureusement, nous n'étions pas là à ce moment-là!""La plupart des gens sont
toujours là et ne veulent pas émigrer. Ils ne veulent pas quitter leur
patrie parce que c'est une terre sainte. Le Seigneur l’a bénie avec des
saints, et a accueilli dans son ciel Saul – devenu Paul. Sur cette
terre, de nombreux martyrs ont sacrifié leur vie pour le Christ. La
tragédie des chrétiens d'Irak est toujours devant nos yeux. La majorité
d'entre eux ont dû quitter leur pays. Nous craignons que de tels
événements se répètent en Syrie. C'est notre angoisse!""Musulmans comme chrétiens ont peur
des extrémistes. Il y a de la solidarité entre les Syriens. Il y a une
très belle tolérance en Syrie, je peux en témoigner. Le peuple syrien
n'est pas violent, c'est un peuple tolérant! L'extrémisme est fomenté de
l'extérieur, par des puissances qui fournissent de l'argent et des
armements, et certains se laissent prendre. Il y a en Syrie de nombreux
groupes qui ne sont pas du pays, avec une toute autre mentalité".
Ce
que demandent les Syriens ce n'est pas
davantage d'armes, mais le dialogue, que réclame le pape François, tous
les patriarches et évêques du Moyen-Orient et au-delà.
"Malheureusement,
on n'entend pas les gouvernements appeler à la négociation et au
cessez-le-feu…On a l'impression que l'on veut épuiser les parties en
conflit, alors que la seule solution viendra d'une négociation".
Le
Père Georges Aboud déplore la façon trop souvent unilatérale dont est
présentée la situation syrienne et le fait que
"la vérité de ce monde
puisse être manipulée et que le pouvoir des médias prend le dessus,
servant ni l’Homme ni Dieu, mais seulement l'intérêt des puissances de
ce monde"."Je souhaite que
vous exerciez une pression politique tant sur le gouvernement que sur
l'opposition pour soutenir un changement pacifique et des réformes dans
notre pays".