Marco Rumignani est allé à la rencontre de Mme Roueida Khoury, une Franco-Syrienne, qui réside depuis bientôt trente ans en France, et qui préside l'association Chrétiens de Syrie Pour la Paix. Extraits de l'entretien dont l'intégralité se trouve ci-dessous :
J'ai été amenée à m'occuper de la Syrie suite à ce chaos qui règne là-bas, et face aux crimes dont est victime le peuple syrien. Nous avons réuni en groupe des Syriens, des Franco-syriens et des Français, afin d'informer les Français avant tout de ce qu'il se passe sur le terrain et de la réalité. […] Nous informons par tous les moyens: par des conférences, aller à la rencontre des Français et des élus, à la rencontre de responsables politiques et religieux; […] construire une école, apporter une aide humanitaire, en aidant la population à vivre dignement et à se reconstruire sur place. On apporte des projets et on aide à les réaliser.
Vous organiserez bientôt un voyage en Syrie. Quels seront les lieux de visite?
Nous organisons tous les ans à peu près un voyage à Pâques. […] Nous ne pourrons pas aller cette année à Palmyre, mais nous irons à Alep, à Damas, à Homs (nous avons eu l'occasion de visiter réellement cette ville, que tout le monde décrit comme détruite, alors que ce sont certains quartiers qui sont détruits, notamment les quartiers chrétiens), à Tartous, à Lattaquié. Nous visiterons aussi les sites archéologiques de Syrie, comme le Krak des Chevaliers, Ougarit, Souweïda."
Les Chrétiens sont-ils une communauté à part dans la société syrienne?
Les portes des églises seront toujours ouvertes aux Musulmans; […] nous sommes des gens intelligents qui aiment leur pays. Et les Syriens sauront rebondir là-dessus. Il ne faut pas faire de notre pays ce qu'on a fait au Liban; […] nos relations entre nous sont des relations de paix, une bonne entente […] ; c'est le vrai exemple de vivre-ensemble. […] Et il y avait avant la guerre jusqu'à 10% de la population qui était chrétienne en Syrie. […] On en est arrivé à une proportion de 3% en Syrie. […] Les Occidentaux, qui ont participé en aidant les nébuleuses terroristes à détruire la Syrie, devront payer la facture. […]"
Une paix encore lointaine et incertaine, comme nous l'a confirmé Mme Khoury en concluant notre rencontre: "C'est un mot grand et beau, mais difficile à réaliser."