L'institut européen de bioéthique a publié un dossier sur les conséquences psychologiques de l'avortement (12 pages, pdf). On y lit notamment :
"Après tant d’années d’avortements, n’est-il pas utile de se poser en toute transparence et loin des a priori idéologiques, la question suivante : comment venir en aide aux personnes en souffrance d’un mal si peu reconnu et étudié ? Aider les personnes présentant des souffrances psychologiques à la suite d’un avortement volontaire consiste à en reconnaître sa dure réalité et les menaces pesant sur tous les membres de la famille. Le docteur Clerget conclut son livre ainsi : « Il s’agit, au vu de la fréquence de ces interruptions, d’un véritable problème de santé publique qui n’est pas suffisamment, loin s’en faut, pris en considération.». Les axes d’actions concrètes pourraient être :
- La reconnaissance sociale et médicale des conséquences psychologiques de l’avortement :
- en faisant tomber le déni institutionnel
- en établissant des réseaux professionnels
- en mobilisant le monde politique
- en lançant des études scientifiques objectives
- La reconnaissance sociale et institutionnelle des enfants disparus
- La formation des professionnels de santé et des accompagnants spirituels.
Les sociétés occidentales font montre d’ambiguïté à l’égard de la maternité et des enfants. D’une part, elles érigent le désir d’enfants en droit absolu : la croissance du nombre de Procréations Médicalement Assistées, les actions de lobbying pour autoriser l’adoption par des couples formés de deux personnes de même sexe en France (adoption déjà autorisée en Belgique) ou encore les travaux sur l’utérus artificiel vont dans ce sens : l’enfant est devenu un droit. D’autre part, cette même société va permettre l’avortement, la sélection préimplantatoire et la recherche sur des embryons surnuméraires.
Il est interpellant de constater que les autorités maintiennent le déni de la souffrance objective et proposent de rester dans le statu quo, disqualifiant ainsi la parole des personnes qui expriment leurs souffrances, et empêchant les professionnels de santé de développer leurs connaissances scientifiques et médicales afin de détecter et prendre en charge ces souffrances.
Au nom du principe de précaution, que l’Union européenne et les gouvernements européens mettent fréquemment en avant, ne devrions-nous pas exiger des instances politiques et de santé de reconnaître ce problème de santé publique et de financer des études scientifiques pour comprendre ce qui est en jeu et, surtout, développer des thérapies pour les femmes et les témoins ou acteurs de cette perte (pères, enfants, grands-parents, personnels de santé, assistantes sociales…) ?