Extraits d'un article de Christophe Dickès dans l'Homme nouveau, dresse un bilan de 2010, dont certains thèmes ressurgiront en 2011 :
"Inlassablement, dans un contexte de crise mondiale, le successeur de Pierre offre au monde la chance de «retrouver ce qui est spécifiquement catholique». Cette volonté de redonner à la catholicité une identité passe à la fois par une stratégie européenne mais aussi et surtout par la défense des intérêts des institutions ecclésiastiques et de leurs fidèles, de leur liberté et de leur autonomie. Il s’agit ici de la raison d’être de l’appareil diplomatique du Saint-Siège à travers le monde. […]
Néanmoins, la fin d’année aura été marquée par trois déconvenues. La première relève des relations du Vatican avec l’orthodoxie. Alors que l’établissement de relations diplomatiques pleines et entières avec la Russie augurait d’une véritable avancée avec le monde orthodoxe ; alors qu’en mai dernier, le concert au Vatican de l’Orchestre national de Russie et du Choeur synodal de Moscou, offert par le patriarche Cyrille Ier, fut considéré comme un signe de rapproche ment entre les deux parties, la commission mixte organisée à Vienne au mois d’octobre dernier ne produisit «aucune avancée significative». Celle-ci avait pour objectif d’opérer un réel rapprochement entre catholiques et orthodoxes en travaillant sur la primauté pontificale. L’échec fut au rendez-vous. Nous pouvons même affirmer que la différence de conception du pouvoir entre Rome et Moscou a créé un certain malaise, les bonnes intentions ne suffisant pas.
Autre déconvenue : les relations avec la Chine qui, à nouveau, subirent une sorte de trou d’air à la suite de la décision unilatérale des autorités chinoises d’ordonner un évêque sans mandat pontifical. Alors que depuis la fameuse Lettre aux catholiques chinois en 2007, le Pape avait su donner u n nouveau souffle aux relations entre Pékin et le Saint- Siège, l’obstination des pouvoirs chinois provoquèrent un très net retour en arrière. Le communiqué de la Salle de presse du Vatican fut à cet égard sans ambiguïté : «Malgré (le travail diplomatique), lesdites Autorités ont décidé de procéder de manière unilatérale, bafouant l’atmosphère de respect et de dialogue que s’efforcent de créer péniblement le Saint-Siège et l’Église catholique à travers les récentes ordinations épiscopales.»
Enfin, le mois de novembre fut marqué encore une fois par l’extraordinaire fragilité de la position des chrétiens d’Orient. L’épouvantable attentat de Bagdad n’eut de « positif » que la prise en compte internationale et médiatique de la situation de ces chrétiens condamnés à subir les attaques incessantes de l’islam radical. Cette situation fut au centre de la déclaration du cardinal Bertone à Astana, au Kazakhstan, dans le cadre du Congrès de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Le secrétaire d’État du Saint- Siège a rappelé que « (Les chrétiens) sont le groupe religieux le plus persécuté et discriminé (…) à cause de structures légales et culturelles », enjoignant les États de donner le « droit véritable » de pratiquer paisiblement sa foi et non de le concéder…"