Le 2 décembre, le Parlement européen a tenu l’audition officielle de l’initiative citoyenne européenne (ICE) « My Voice, My Choice » (MVMC), qui propose le financement par l’Europe d’un « tourisme abortif ».
Face à cette initiative, de nombreux députés européens ont soulevé d’importantes préoccupations d’ordres juridique, éthique et sociale. En effet, l’initiative est incompatible avec les traités de l’Union européenne (UE). Comme le rappelle l’élu luxembourgeois Fernand Kartheiser, « les traités de l’UE défendent le droit à la vie ». Dès lors, donner suite à cette initiative reviendrait à « violer directement le droit de l’UE ».
« Aucun traité international ne reconnaît l’avortement comme un droit, abonde l’eurodéputé croate Tomislav Sokol (PPE). Il ne peut donc pas être financé par l’Union européenne. »
En outre, le transfert de la compétence en matière d’avortement à l’UE porterait directement atteinte au principe de subsidiarité.
Le député Mirosława Nykiel (Pologne) qui partage les positions promues par l’initiative déplore pourtant son « manque de transparence financière ». Pour sa collègue espagnole, Margarita de la Pisa, elle est financée par le Planned Parenthood.
« L’idéologie ne peut jamais prévaloir sur les traités de l’UE, enjoint le président de la fédération One of Us, le professeur Tonio Borg. La Commission européenne doit respecter les limites des compétences de l’UE. »
En outre, la mise en œuvre de MVMC « faciliterait » l’avortement sélectif en raison d’un handicap, au-delà des frontières, renforçant ainsi les pratiques eugéniques. Ce qui contredirait l’article 21 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE, qui interdit toute discrimination fondée sur le handicap.
En tant qu’initiative ayant rassemblé le plus de signatures dans toute l’histoire de l’UE, 1,89 million, l’organisation interpelle à respecter l’autorité démocratique des Etats membres et à « donner la priorité aux politiques qui apportent un soutien réel aux femmes pendant leur grossesse, protègent les personnes handicapées et défendent la dignité humaine à chaque étape de la vie ».
Source : Gènéthique
