De Anne Coffinier :
"Alors que Vincent Peillon doit s’exprimer demain sur la
modification des rythmes scolaires et sur l’organisation du temps
scolaire hebdomadaire, un sondage Ifop pour Radio Alouette publié ce 9
octobre indique que 68% des Français sont opposés à la suppression des
devoirs scolaires à la maison pour les élèves du primaire. Ils sont 78%
parmi les professions libérales et cadres supérieurs et 63% chez les
employés et ouvriers.
Pourtant, faire faire leurs devoirs aux enfants n’est une sinécure
pour personne, surtout quand les deux parents exercent une profession,
comme c’est le cas la plupart du temps aujourd’hui. Si les Français sont
si massivement favorables aux devoirs à la maison, c’est qu’ils sont
vivement attachés à une certaine conception de l’école qui justifie
pleinement le travail personnel à domicile : la conception qui veut que
l’école ait pour finalité première de transmettre les connaissances,
c’est-à-dire d’instruire, ce qui suppose de répéter chez soi ce que l’on
a vu en classe, de faire un effort de mémorisation et d’effectuer des
exercices d’entrainement pour parfaire la maîtrise de ces nouvelles
connaissances et les ancrer durablement dans la mémoire.Pourtant la FCPE, principale association de parents d’élèves, a
demandé officiellement au ministre la suppression des devoirs à la
maison au primaire. […] Pourquoi cette
position de la FCPE à rebours de celle des parents ? Parce que la FCPE
est historiquement acquise à l’idée que le but premier de l’école est un
but social et politique : transformer la société par l’école, en
faisant de cette dernière un moyen d’annihiler les différences sociales.
En clair, l’école nouvelle manière doit être telle que le fils de
notaire ne soit pas avantagé à l’école par rapport au fils d’ouvrier. LA
FCPE le reconnaît sans s’en cacher sur son site internet
: « [Les devoirs à la maison] ne font qu’accentuer les inégalités entre
les enfants selon qu’ils peuvent ou non bénéficier d’aide à la maison.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont proscrits en primaire
par une circulaire de 1956. »Ce sondage doit donc donner l’occasion au Ministre d’oser poser
publiquement la finalité de l’école : a-t-elle pour but premier
d’instruire (transmettre les connaissances) ou bien de réduire les
inégalités sociales au moyen de l’enseignement ? C’est une question qui
mériterait d’être posée au peuple dans le cadre d’un référendum. […]"
C.B.
“68% des Français sont opposés à la suppression des devoirs scolaires à la maison pour les élèves du primaire”
Intéressant: deux-tiers des Français sont opposés à quelque chose qui est illicite depuis plus de cinquante ans (seules des leçons doivent être données aux élèves en classe primaire).
Ou alors cela signifierait-il que quelque chose d’interdit depuis plus de cinquante ans est encore pratiqué? bel exemple de respect de la loi!
[Ce commentaire ne porte que sur l’aspect juridique de la question, et non sur le fond du sujet].
mère de 6 enfants
Si les devoirs sont officiellement supprimés, ce sera encore pire au niveau des inégalités ou alors ce sera le niveau qui va encore flancher: la France est déjà à la traine par rapport à d’autres pays, ce sera encore pire…
Malloy
Il y a quelques années déjà, l’institutrice de CP de mon fils (école communale) avait dit aux parents, lors de la réunion de rentrée, qu’elle était là “pour former des citoyens”.
Au moins, c’est clair.
Depuis, je fais l’école à la maison.
Kergoat
La FCPE ou le nivellement par le bas… C’est une mentalité honteuse. On se demande comment est ce qu’ils peuvent avoir des échos au gouvernement…
c
Par ailleurs les devoirs permettent aux parents de voir où en sont leurs enfants. Et que l’on ne nous raconte pas des histoires, même quand les parents n’avaient pas beaucoup d’instruction, ils étaient capables de voir si leurs enfants tenaient bien leurs cahiers et travailler, et l’instituteur ou le curé en son temps, disaient: votre enfant est vraiment un très bon élève, il faut qu’il aille au collège, au lycée, etc.
Pas de devoirs à la maison c’est aussi pour l’éducation nationale sous prétexte d’égalité d’avoir la main mise sur les enfants.L’affaire des manuels scolaires gratuits a été construite sur le même principe. Les parents doivent n’être des géniteurs biologiques et les payeurs d’impôts.
Rebellion
De toutes façons, avec ou sans devoirs à la maison, les inégalités sociales persisteront, ne serait-ce qu’avec l’environnement culturel de chaque enfant…
Qui emmène son enfant à une exposition ? au théâtre ? en voyage à l’étranger ? Heureusement les parents peuvent encore combler le vide sidéral que laisse l’école… Ne serait-ce qu’en leur racontant notre Histoire de France !
Pr Stéphane Feye
Il ne faut pas confondre la trop grande quantité de travail imposée à un enfant qui doit aussi faire des os et jouer, avec la volonté des États d’arracher les enfants à la dernière cellule sociale solide que même les communistes chinois n’ont pas pu détruire.
En ce sens, le devoir à la maison est un remarquable lien entre l’enseignement et les parents. Puisqu’il est démontré que le milieu social influence tant le niveau d’étude, la logique DOIT en conclure qu’il faut protéger la famille et l’aider à rester ce si merveilleux moteur de transmission des connaissances. Faire le contraire est un aveu de volonté de non-enseignement. Il est heureux que les gens commencent à prendre conscience de cet abus de pouvoir…