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L'Eglise : Léon XIV / Science

Les dispositifs technologiques ne doivent jamais nuire à la relation personnelle entre les patients et les soignants

Les dispositifs technologiques ne doivent jamais nuire à la relation personnelle entre les patients et les soignants

Ce matin, le pape Léon XIV a adressé un message aux participants au Congrès international de l’Académie pontificale pour la Vie, sous le thème “IA et médecine, le défi de la dignité humaine” :

J’adresse mes prières et mes meilleurs vœux à tous les participants du Congrès international intitulé « IA et médecine : le défi de la dignité humaine ». Je tiens tout particulièrement à exprimer ma gratitude et mon appréciation pour le sujet que vous avez choisi d’aborder. La révolution numérique joue un rôle central dans ce que le pape François a qualifié de « changement d’époque ». Nous vivons actuellement une période de progrès technologiques sans précédent, comparable à la révolution industrielle à certains égards, mais bien plus profonde. Elle influence considérablement notre façon de penser, modifiant notre compréhension des situations et notre perception de nous-mêmes et des autres. Nous interagissons désormais avec les machines comme s’il s’agissait d’interlocuteurs, devenant ainsi presque leur prolongement. En ce sens, nous risquons non seulement de perdre de vue les visages de ceux qui nous entourent, mais aussi d’oublier comment reconnaître et chérir ce qui est véritablement humain.

Il ne fait aucun doute que le développement technologique a apporté, et continue d’apporter, des bienfaits considérables à l’humanité, notamment dans les domaines de la médecine et de la santé. Afin de garantir un véritable progrès, il est impératif que la dignité humaine et le bien commun demeurent des priorités absolues pour tous, individus et collectivités. Le potentiel destructeur de la technologie, voire de la recherche médicale, est manifeste lorsqu’elle est mise au service d’idéologies inhumaines. À cet égard, l’histoire nous met en garde : les outils dont nous disposons aujourd’hui sont encore plus puissants et peuvent avoir des conséquences encore plus dévastatrices sur la vie des individus et des peuples. Toutefois, s’ils sont maîtrisés et mis au service de la personne humaine, ces outils peuvent aussi être transformateurs et bénéfiques.

De ce point de vue, je considère votre engagement à explorer le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) en médecine comme étant d’une grande importance. La fragilité de la condition humaine se manifeste souvent dans le domaine médical, mais nous ne devons jamais oublier la « dignité ontologique inhérente à la personne humaine, du simple fait qu’elle existe, qu’elle est voulue, créée et aimée de Dieu » (Déclaration Dignitas Infinita , 7). C’est précisément pour cette raison que « les professionnels de la santé ont la vocation et la responsabilité d’être les gardiens et les serviteurs de la vie humaine », en particulier dans ses moments les plus vulnérables (Note Antiqua et Nova , 71). Il en va de même pour ceux qui sont responsables de l’utilisation de l’IA dans ce domaine. En effet, plus la vie humaine est fragile, plus grande est la noblesse requise de ceux qui en ont la charge.

L’objectif de prodiguer des soins aux individus souligne le caractère irremplaçable des relations humaines dans ce contexte. Le professionnalisme médical exige en effet non seulement l’expertise spécifique nécessaire, mais aussi la capacité de communiquer et d’établir une relation de proximité. Il ne saurait se réduire à la seule résolution d’un problème. De même, les dispositifs technologiques ne doivent jamais nuire à la relation personnelle entre les patients et les soignants. En effet, si l’IA doit servir la dignité humaine et l’efficacité des soins, nous devons veiller à ce qu’elle enrichisse véritablement les relations interpersonnelles et la qualité des soins prodigués.

Compte tenu des vastes enjeux économiques souvent en jeu dans les domaines de la médecine et des technologies, et de la lutte de pouvoir qui en découle, il est essentiel de promouvoir une large collaboration entre tous les acteurs de la santé et de la politique, bien au-delà des frontières nationales. C’est pourquoi je me réjouis de la présence, à votre conférence, d’intervenants venus de différents continents et horizons.

Chers amis, sachez que je prie pour que cette conférence porte d’abondants fruits pour vous, vos collègues et toutes les personnes qui bénéficieront de votre engagement compétent et généreux. Je vous remercie tous et invoque sur vous et vos familles la bénédiction du Dieu Tout-Puissant.

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