De Françoise Monestier dans Présent :
"On peut croire comme certains que la Manif pour Tous faisait partie de « de ces manifestations mondaines qui ne servent à rien ». A contrario, on peut estimer que le mouvement anti-mariage pour tous a sonné définitivement la rupture avec la génération de mai 1968 pour avoir réussi à mobiliser une France bien élevée et jusqu’alors silencieuse et qui ne s’était jamais laissée aller, jusqu’en 2013 en tout cas, à investir massivement la rue, enfants dans les poussettes et drapeaux français au vent. En fait, les tenants de ces deux opinions, apparemment contradictoires, ont tous les deux raison. Il convient, en effet, de préciser ce qui n’a pas permis à la Manif pour Tous de réussir son coup, tout en soulignant qu’une nouvelle génération de dissidents et de vrais contestataires de notre vieux monde a vu le jour à cette occasion et continue d’assumer, deux ans plus tard, sa rupture avec l’ordre politique en place. […]
Le 24 mars 2013, les grands manitous de la Manif pour Tous refusèrent de descendre les Champs Elysées, condamnèrent vertement ceux qui avaient bravé l’oukase et contribuèrent ainsi indirectement à l’adoption du mariage pour tous. De son côté, Frigide Barjot joua la carte de la diversité, loua la participation de la France « Black, Blanc, Beur » et surtout « arc-en-ciel » et alla même jusqu’à vouloir s’acoquiner avec les musulmans de l’UOIF en se rendant à l’un de leurs rassemblements. Dès lors, Christiane Taubira et Manuel Valls avaient gagné et le projet de loi sur le mariage homosexuel fut adopté, avec les conséquences désastreuses que l’on connaît ! Pour réussir, il aurait simplement fallu que Frigide Barjot assumât ceux qui défilaient – les Français qui n’ont pas peur de clamer haut et fort leur identité – et que les responsables de LMPT ne fussent pas prisonniers d’une droite politique qui s’est contentée de pérorer à l’Assemblée mais n’a pas voulu aller jusqu’au bout de la contestation populaire. Enfin, en octobre 2014, les nouveaux responsables de la Manif pour Tous se félicitaient avec la préfecture de Police du bon déroulement de leur manifestation et tout rentrait dans l’ordre républicain. Avec, au passage, l’adoption record de lois et de mesures antifamiliales dont les conséquences se ressentent chaque jour dans les foyers français.
Ce bel élan populaire, la participation de ces dizaines de milliers de familles françaises qui se mobilisèrent des mois durant pour arrêter la mort programmée de notre civilisation, ont donné cependant naissance à une nouvelle génération de combattants et de défenseurs de l’identité européenne et chrétienne de notre pays, qu’il s’agisse du Mouvement des Veilleurs, du Printemps français, des Antigone ou de tous ces jeunes combattants qui, à l’image de Charlotte d’Ornellas, Benjamin Blanchard ou Damien Rieux, ont décidé de lutter contre le système en place et cette oligarchie qui se pare des oripeaux de la démocratie. Une nouvelle école de pensée est en cours de création et ces nouveaux dissidents apportent leur pierre à l’édifice national. […]"
Il faut souligner également que la contre-Révolution n'est pas une révolution contraire mais le contraire de la révolution. Il était assez illusoire de croire que ce gouvernement soixante-huitard composé d'idéologues forcenés allait reculer. Le maître-mot de La Manif Pour Tous – On Ne Lâche Rien – consiste à montrer l'émergence d'une génération, certains parlent de "mouvement dextrogyre", qui va remplacer l'ancienne et reconstruire la civilisation. Mais c'est un ouvrage de longue haleine qui prendra plusieurs générations. Un ouvrage qui demande des bâtisseurs, non des zappeurs.
