De Guillaume Prévost, secrétaire général de l’enseignement catholique :
1️⃣ Les écoles catholiques sont partie intégrante du service public de l’éducation, dont elles sont l’expression de la diversité garantie par la liberté d’opinion et la liberté de l’enseignement.
2️⃣ Premier acteur de l’économie sociale et solidaire, l’Enseignement catholique constitue un service public associatif, à l’égal de la Croix-rouge ou du Samu social. A ce titre, il répond aux 3 principes du service public : égalité d’accès, continuité et mutabilité.
3️⃣ Le financement public constitue la contrepartie, dans une société pluraliste, de l’existence d’une école laïque, gratuite et obligatoire. A défaut, une école publique monopolistique remettrait gravement en cause la liberté d’opinion des familles.
4️⃣ Les écoles catholiques ne sont associées au service public qu’au titre de leur singularité, appréhendée par la notion de « caractère propre ». Si elles se contentaient de reproduire l’enseignement prodigué dans les écoles laïques, l’administration serait donc fondée à cesser leur financement.
5️⃣ L’égalité des citoyens devant l’impôt implique que toutes les écoles participant au service public soient également financées. La loi prévoit donc la rémunération des enseignants des écoles sous contrat d’association et le versement d’un forfait correspondant au coût de fonctionnement des autres écoles.
6️⃣ Les écoles catholiques sont pourtant massivement sous-financées : leurs élèves coûtent 5.000€ par an au contribuable contre 10.000€ en moyenne. Ce sous-financement écarte les plus modestes, notamment au travers des tarifs subventionnés des cantines ou des transports.
7️⃣ Le projet de loi de finances pour 2026 risque d’accroître cet écart : les moyens alloués aux écoles sous contrat ne représentent que 5% des moyens de remplacement et 10% des créations de postes alors qu’elles accueillent 20% des élèves. Elles sont exclues des moyens de l’Éducation prioritaire et des Territoires éducatifs ruraux.
8️⃣ Les familles pauvres sont ainsi privées d’une liberté de choix pour leur enfant, au mépris des principes républicains. Les études internationales, au premier rang desquelles PISA, montrent pourtant que le premier facteur de réussite des enfants, c’est l’implication de leurs parents dans leur scolarité.
9️⃣ Les écoles catholiques sont ouvertes à tous et entendent prendre toute leur place pour relever le défi éducatif, aux côtés de tous les éducateurs. L’heure n’est pas à des confrontations aussi désuètes et stériles qu’éloignées des besoins concrets des enfants et des familles.
🔟 Nos adversaires ne sont pas nos ennemis et nous aident à porter un regard lucide sur nos manquements. En ce dimanche de la dédicace de Saint-Jean du Latran, souvenons-nous que l’Église ne subsiste pas par la perfection de ses membres, mais par la fidélité au Christ qui ne cesse de nous purifier et de nous relever.
