Anne Coffinier est interrogée dans l'Action Française 2000 du 19 janvier. Extraits :
"Si vous n'êtes pas l'État et que vous ouvrez une école, cette dernière sera obligatoirement hors contrat pour ses cinq premières années, en vertu de la loi. Toute nouvelle école est donc par définition hors contrat. Ces écoles sont aussi appelées écoles libres ou écoles indépendantes. Créer une école est quelque chose d'universel, de naturel. Et parfaitement reconnu par la loi. C'est figer la carte scolaire qui ne l'est pas. Pour s'adapter aux besoins des enfants, et pouvoir définir un projet pédagogique cohérent dans le temps, l'indépendance est aujourd'hui la forme la plus performante d'organisation de l'école. Le but de la fondation que je dirige est de rendre ce type d'école accessible à tous en obtenant le financement du libre choix de l'école.
Quels sont les principes politiques qui, selon vous, doivent fonder l'organisation de l'instruction publique en France ?
C'est simple : liberté de choix de l'école par les familles et par les professeurs, liberté éducative et pédagogique des établissements dans le cadre des grands principes définis par le législateur ; responsabilité du directeur et des professeurs devant les familles et le conseil d'administration de l'école ; subsidiarité qui garantit la prise de décision au niveau approprié.
Comment expliqueriez-vous l'échec de l'enseignement public actuel (primaire, secondaire et universitaire) ?
L'école publique souffre d'être gérée de manière uniforme, centralisée et technocratique alors qu'elle inclut dix millions d'élèves et un million de salariés. Structurellement, l'école publique ne peut qu'échouer. De surcroît, l'école publique est impunément instrumentalisée à des fins politiques (casser la reproduction sociale, "égalitariser" la société, changer la culture populaire), alors qu'elle est, par définition, conservatrice : elle doit transmettre pieusement la culture. L'Éducation nationale pâtit aussi de la laïcité mal comprise. En son nom, le patrimoine culturel et spirituel français a été expulsé hors des salles de cours. […]
L'institution des écoles hors contrat est-elle subordonnée à un contenu pédagogique minimal ? Si oui, quel doit-il être ?
On n'enseigne pas n'importe quoi dans une école hors contrat. Si le programme est libre, l'école doit respecter le socle commun de connaissances défini par la loi. Elle est soumise à de nombreuses inspections, notamment à celles de l'inspection académique une fois par an, de sorte qu'il n'est pas exagéré de dire que les écoles hors contrat offrent plus de garanties de qualité que les autres écoles. […]
Que répondez-vous à ceux qui reprochent à votre démarche d'ouvrir la porte à des dérives sectaires ou communautaristes ?
Les écoles indépendantes ont toujours existé. Si elles se développent plus, c'est parce que les parents, les professeurs et les bienfaiteurs les trouvent meilleures et plus adaptées aux besoins des enfants. Elles sont plus contrôlées que les écoles ordinaires et plus surveillées par les parents. Leur excellence attire nombre de familles spirituellement ou socialement éloignées des familles fondatrices, ce qui est la meilleure garantie contre un communautarisme nombriliste."