Scott Walker, le gouverneur républicain du Wisconsin, a sauvé son siège dans un scrutin-test à cinq mois de la présidentielle américaine, contre le démocrate Tom Barrett, dans un Etat traditionnellement démocrate. Cette élection était considérée comme un référendum local sur le virage à droite pris par le Parti républicain, sous l'influence du mouvement du Tea Party.
Seuls deux autres gouverneurs par le passé ont été confrontés à un tel vote de "rappel" (recall). Ils ont été tous deux démis par des électeurs en colère. Cette procédure d'invalidation rare a été obtenue par les opposants de M. Walker, qui ont recueilli suffisamment de signatures pour convoquer un vote visant à le démettre ou non de ses fonctions avant la fin officielle de son mandat. M. Walker avait défendu l'adoption au niveau de son Etat de mesures réduisant fortement le pouvoir des syndicats de la fonction publique. C'est pourquoi les syndicats ont recouru à cette procédure pour l'éliminer. Peine perdue.
HV
C’est un resultat tres encourageant en effet. Peu de monde (y compris a droite) aurait parie sur la victoire de Walker il y a seulement un an. Ce dernier avait pris de front les sources meme du pouvoir syndical/de gauche dans le Wisconsin, en s’attaquant aux finances des syndicats (permettant aux salaries de choisir de cotiser ou non, plutot que de subir une ponction d’office), et a la fraude electorale, encore tres reelle dans les zones urbaines dominees par les Democrates.
Quelles lecons pour la France?
* Ce qui a sauve Walker face aux syndicats, c’est d’abord l’engagement d’une “societe civile” de droite – associations, think tanks, medias, etc – qui manque helas en France.
* C’est aussi le fait d’avoir engage ses reformes tot dans son mandat – les electeurs, d’abord apeures, ont pu en voir les resultats (notamment la resorbtion des deficits) et la cote de Walker est remontee.
A comparer a l’echec de Sarkozy: au lieu de profiter de son etat de grace initial pour engager des reformes courageuses (c’est a ce moment-la qu’il fallait adopter la regle d’or!), ce dernier a perdu son temps avec l’ouverture a gauche et a betement depense son capital politique sur le traite de Lisbonne. De meme, il ne s’est en rien attaque aux structures fondamentales (mediatiques, syndicales, associatives) du pouvoir de gauche, mais a cherche a les amadouer. Avec le resultat que l’on a vu, notamment entre les 2 tours de la presidentielle: “oignez vilain, il vous poindra.”
C.B.
L’auteur (Annabelle Laferrère) de l’article en lien mentionne “cette victoire est davantage due à l’investissement massif dans sa campagne (à hauteur de 31 millions de dollars contre « seulement » 4 millions pour le Démocrate Tom Barrett), qu’à un véritable revirement du Wisconsin”, sans étayer davantage cette affirmation.
HV
@C.B.: ces chiffres sont fantaisistes. “We Are Wisconsin”, une organisation soutenant Barrett, a recueilli 5,5 millions de dollars pour le seul mois de mai (la quasi-totalite venant de syndicats) – et ce n’est pas la seule organisation le soutenant.
Le fait est toutefois que le Parti democrate, sentant la victoire hors de portee, a cesser de verser de l’argent dans cette election ces dernieres semaines – sachant qu’il en aurait davantage besoin en novembre.
SD-vintage
HV (1er message) : bien résumé. Cela s’appelle le courage