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France : Politique en France

Les élites de la droite ont adopté tous les présupposés de Mai 68

Denis Tillinac va visiblement avoir du mal à trouver un prétendant présidentiable au sein des Républicains et c'est peut-être pour cela qu'il vient au Rendez-vous de Béziers :

"(…) L'imaginaire, la symbolique, un socle de valeurs n'est jamais un luxe. L'économie dépend beaucoup du moral des troupes. Les libéraux comme les marxistes en conviennent. Le moral des troupes dépend de la qualité des chefs. En France, présentement, les troupes sont dépressives parce que les chefs sont déficients. Tout programme économique sera sans suite s'il ne se réfère pas à des référents moraux, spirituels, esthétiques voire érotiques et s'il ne s'inscrit pas dans une espérance collective. La droite échouera à coup sûr, la gauche retrouvera son magistère intellectuel et moral, si les Républicains et dépendances ne se réfèrent pas à une symbolique qui l'identifie par rapport à la gauche.

Ceci repose sur une conviction ferme, étayée par les analyses d'Alain-Gérard Slama: si le clivage droite-gauche peut se déplacer sur le plan des idées, il est et demeurera pérenne. Le jour où il ne le sera plus, le jour où la «macronite» aura totalement dévitalisé la vie démocratique, il n'y aura plus de France du tout. Le clivage droite-gauche est consubstantiel à l'histoire de France au moins depuis la révolution de 1789 et sans doute depuis les guerres de religion (…)

Sous prétexte de modernité, concept de gauche, les élites de la droite ont adopté, consciemment ou inconsciemment, tous les présupposés de Mai 68. Loyalement, quand il s'agit de Nathalie Kosciusko-Morizet, et honteusement et en marchant en crabe quand il s'agit des autres. En tout cas, les dirigeants des Républicains sont encore totalement captifs du «gauchisme culturel» (…)

On ne se fait jamais élire sur un programme pour la présidentielle. Le locataire de l'Élysée, c'est beaucoup plus que le chef de l'exécutif. De Gaulle avait l'air raide mais il sentait les choses. Il a voulu une synthèse de la tripe républicaine (il avait lu Barrès), de la mémoire monarchique (il avait lu Bainville) et de la grandeur bonapartiste (il avait lu Stendhal). Le bon président, s'il existe, sera celui qui est capable d'incarner cette synthèse. Si ce candidat n'existe pas, nous irons à la primaire comme des vaches de batterie se rendent à l'abattoir."

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4 commentaires

  1. De la part de celui qui a soutenu (et continue à soutenir) Chirac, c’est l’hôpital qui se moque de la charité.

  2. Denis Tillinac a lui-même adopté les présupposés révolutionnaires en entérinant que le clivage gauche-droite est consubstantiel à la France.
    Alain a écrit en 1930 :
    « Lorsqu’on me demande si la coupure entre partis de droite et partis de gauche, hommes de droite et hommes de gauche, a encore un sens, la première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche. »
    Si Tillinac veut être vraiment de droite, il lui faut sortir du clivage. Sans quoi il reste à la place que lui assigne la gauche.

  3. Pfff…. qu’est-ce qu’une référence “érotique” (sic) vient faire dans un discours économique…. Et puis toujours à invoquer les mânes de de Gaulle…

  4. J aime bien Tilinac mais, en ce qui concerne la politique, je trouve ses positions navrantes…

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