Christian Combaz dénonce l'entre-soi pratiqué de plus en plus à la télévision :
"[…] A propos des médias qu'on appelle «prescripteurs» l'opinion est entrée dans une phase de dégoût comparable à celle que suscite en ce moment le pouvoir politique. Elle se traduit par une réflexion qu'on entend partout: «je ne peux plus les voir». La collusion entre ceux qui financent, ceux qui produisent, ceux qui encensent, ceux qui téléphonent, est devenue tellement caricaturale dans notre pays que même le public le moins perspicace s'en est aperçu . La coïncidence entre certains noms (cf. les fils et filles de…), certaines coteries, certaines campagnes de promotion ou de dénigrement, est désormais trop visible pour ne pas irriter ceux qui subissent la même distorsion de concurrence dans leur vie personnelle. Ajoutez au tableau une demi-douzaine de liaisons dangereuses entre les politiques et le monde du Spectacle, et la mèche est allumée. En outre les gens ne supportent plus la goguenardise de plateau façon banlieue quand elle émane de quadragénaires payés quinze fois le smic et qui donnent à la jeunesse des leçons d'amour du peuple. […]
Les gens ne veulent plus être obligés de se justifier quand ils profèrent un «truc de droite». Ils en ont assez de végéter dans leur carrière parce qu'ils se raidissent au bureau en écoutant les m'as-tu-vu pérorer sur la diversité. Ils n'aiment pas être convoqués à l'étage de Direction parce qu'ils ont levé les yeux quand un béni-oui-oui leur a parlé d' «attitude citoyenne».