Lu dans L'Homme nouveau :
"Selon un récent sondage, réalisé par « mingle Trend », à la demande de l'association Enfance et Partage, 33 % des Français estimeraient que la garde alternée en cas de divorce augmenterait les risques de troubles du comportement pour les jeunes enfants. […] Les résultats semblent aller contre une proposition de loi présentée en octobre dernier par des députés UMP qui préconisaient la garde alternée comme décision de justice si les parents ne parvenaient pas à se mettre d'accord. […]
Une fois de plus, on prend acte des effets négatifs du divorce, effets négatifs que l’on tente de gérer au mieux, à coup de sondages ou de propositions de loi, sans oser s’interroger sur le divorce lui-même et sur la facilité avec laquelle il est prononcé aujourd’hui. Il n’est pas question de nier les difficultés que certains couples éprouvent. Nous ne vivons pas dans le monde des bisounours. Mais justement ! Les enfants ne sont pas non plus des bisounours. Ils représentent les premières victimes du divorce, que la société protégeait naguère en essayant au moins de retarder la sentence du divorce jusqu’à la fin de leur éducation. Pour grandir, les enfants ont besoin de leurs deux parents, réalité d’une telle évidence qu’elle n’a été remise en question que dans notre société individualiste, libérale-libertaire.
Qu’il faille prendre en compte la réalité du divorce et celle des solutions à trouver (qui seront toujours des béquilles) pour les enfants qui en sont victimes, est évident. Le divorce est non seulement inscrit dans la loi, mais la loi l’a inscrit dans les mentalités modernes et il faudra du temps pour changer les esprits. En revanche, il serait peut-être temps de prévoir une véritable politique familiale qui permette aux familles de grandir dans la sécurité et la stabilité. On voit l’ambition d’une telle demande qui, par ses multiples implications concrètes, des salaires à l’organisation scolaire en passant par l’économie, modifierait profondément notre vie sociale. En somme, il s’agirait de remettre la famille à la base de la société et de repenser la politique en fonction d’elle. À l’approche des élections présidentielles et législatives du printemps prochain, je ne vois aucun candidat prendre le risque d’un tel programme. En attendant, ce sont les enfants du divorce qui trinquent."