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France : Politique en France

Les entreprises ne sont pas des vaches à lait 

Les entreprises ne sont pas des vaches à lait 

De Christophe Machard dans Les 4 Vérités :

Les entreprises sont les véritables moteurs de la création de richesse et de la prospérité d’un pays. Elles génèrent de l’emploi, de l’innovation, et assurent la croissance économique. Pourtant, nombre d’entre elles se trouvent aujourd’hui dans une impasse, freinées par une fiscalité excessive et un manque criant de trésorerie. Pour éviter la fuite de nos talents vers des pays plus favorables à l’entrepreneuriat, il est urgent de revoir notre approche économique et fiscale.

  1. Libérer le potentiel des entreprises pour mieux rémunérer les talents

Les entreprises doivent être en mesure de se développer et de bien payer leurs employés. Un pays ne peut se permettre de voir ses talents fuir vers des nations plus accueillantes pour les entrepreneurs. Il est temps de mettre en place un environnement où les entreprises peuvent prospérer et attirer les meilleurs ingénieurs, chercheurs, et techniciens en leur offrant des salaires compétitifs. Cette approche permettrait non seulement de retenir les talents, mais aussi d’encourager l’innovation locale.

  1. Cesser de voir l’entreprise comme une vache à lait fiscale

Il faut changer notre regard sur l’entreprise. Trop souvent, elle est perçue comme une simple source de revenus fiscaux, à exploiter sans limite. Pourtant, l’entreprise est un bien social. Elle crée de la richesse pour l’ensemble de la société, pas seulement pour ses actionnaires. Si un entrepreneur qui fraude le fisc est accusé de nuire au bien commun, pourquoi continuer à taxer l’entreprise à la source, là où elle crée de la valeur ?

Il serait plus pertinent de ne taxer que lorsque les dividendes sont distribués. En supprimant l’impôt sur les bénéfices au bilan et en ne taxant que les distributions, on permettrait aux entreprises de conserver plus de trésorerie pour investir, se développer et embaucher.

  1. La trésorerie : le nerf de la guerre

Trop d’entreprises, notamment des PME, font faillite pour un simple problème de trésorerie. Pourtant, une bonne gestion de cette dernière est cruciale pour le développement. Pour augmenter la trésorerie, il faut permettre aux entreprises de conserver leurs bénéfices et d’investir à long terme dans leur croissance, au lieu de les ponctionner dès la première ligne de profit.

Si nous voulons que les entreprises soient résilientes face aux crises, nous devons cesser de les asphyxier fiscalement à chaque étape de leur développement.

  1. Supprimer les aides publiques et compenser par une baisse des charges sociales

Une entreprise doit être rentable par elle-même et non dépendre d’aides publiques. Ces aides créent des distorsions de marché, profitant souvent à une poignée d’entreprises plutôt qu’à l’ensemble du tissu économique. En contrepartie, il serait judicieux de baisser les charges sociales, ce qui permettrait de soutenir l’emploi de manière plus équitable.

Les aides sont sélectives, la baisse des charges bénéficierait à tous, indépendamment de la taille ou du secteur de l’entreprise. De plus, l’argent économisé sur les aides pourrait largement compenser cette réduction de charges, stimulant ainsi la compétitivité des entreprises.

Montants des aides publiques aux entreprises :

En 2023, le montant total des aides publiques directes et indirectes aux entreprises en France est estimé à environ 92,4 milliards d’euros pour soutenir divers secteurs économiques, notamment à la suite des crises récentes. Ce chiffre inclut des subventions, des allégements fiscaux, des aides à l’embauche, et des aides spécifiques pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Si l’on prend en compte les aides d’urgence accordées entre 2020 et 2022, ce chiffre monte à 260,4 milliards d’euros, soit environ 10 % du PIB français​(

Vie Publique

Aides régionales et locales :

Les collectivités territoriales et les régions apportent également un soutien significatif aux entreprises, sous forme de subventions à l’innovation, de soutien à l’exportation, ou de subventions d’investissement. Les montants varient d’une région à l’autre, mais les régions françaises consacrent chaque année plusieurs milliards d’euros pour soutenir les entreprises locales. Par exemple, la région Île-de-France a un budget d’aides de près de 1 milliard d’euros par an​(Vie Publique)

Charges sociales :

Le montant des charges sociales en France est considérable. En 2022, les entreprises françaises ont payé environ 540 milliards d’euros de cotisations sociales. Ce montant pourrait servir de base pour calculer la baisse possible des charges si les aides publiques étaient réorientées. En supprimant progressivement certaines aides sélectives, on pourrait envisager une baisse significative des cotisations sociales sur les salaires, réduisant ainsi le coût de l’emploi pour l’ensemble des entreprises.

Conclusion :

En réaffectant une partie des 92,4 milliards d’euros d’aides publiques directes et des subventions des collectivités à une réduction généralisée des charges sociales, il serait possible de renforcer la compétitivité des entreprises. Cela permettrait non seulement de soutenir la trésorerie des PME, mais aussi de favoriser la création d’emplois mieux rémunérés, notamment pour les ingénieurs et les profils hautement qualifiés.

  1. Éviter les effets de seuil et encourager les hauts salaires

Les effets de seuil, qu’ils soient liés à la fiscalité ou aux charges sociales, freinent la croissance des entreprises. Ils dissuadent certaines d’entre elles de se développer, par peur de subir un choc fiscal. Ces effets de seuil doivent être supprimés. De plus, la baisse des charges doit être appliquée de manière proportionnelle à tous les salaires, y compris les plus élevés.

Nous avons besoin de talents qualifiés, et pour attirer les meilleurs ingénieurs et techniciens, il est impératif de leur offrir des salaires compétitifs, sans que cela ne pèse trop lourdement sur les finances des entreprises.

Conclusion : Pour relancer l’économie et permettre à nos entreprises de se développer, nous devons leur offrir un cadre fiscal plus souple et un environnement propice à la création de trésorerie. Une entreprise libre de réinvestir ses bénéfices dans son développement plutôt que de les voir ponctionnés immédiatement est une entreprise capable de prospérer et d’offrir des emplois bien rémunérés. La baisse des charges sociales, combinée à une fiscalité orientée sur les dividendes plutôt que sur les bénéfices, permettrait de libérer le potentiel des entreprises tout en soutenant l’économie à long terme. C’est ainsi que nous éviterons la fuite de nos cerveaux et garantirons une prospérité durable pour tous.

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2 commentaires

  1. Vous n’avez malheureusement rien compris au progrès social…
    1) tous les travailleurs sont exploités parce que
    2) tous les patrons sont des voyous insensibles à la misère populaire
    3) les actions et leurs bénéfices sont des sangsues sur le dos des travailleurs
    4) les patrons français sont des vilains racistes

    Voilà… heu… je pense n’avoir rien oublié… ah, oui ! Éteindre la lumière en sortant et fermer la porte…

  2. Tout cela n’est que du bon sens.
    Mais il faut préciser qu’on demande aux entreprises :
    – De faire le travail de l’URSSAF avec la DSN
    – De faire le travail de la Trésorerie Publique avec le prélèvement à la source
    Ceci sous leur seule responsabilité et sans contrepartie financière.
    Ces organismes ont-ils diminués leurs effectifs pour autant ? Que nenni !
    Il faut rajouter dans la listes des aberrations administratives :
    – la complexité et l’instabilité des charges sociales, masquées par une feuille de salaire dite simplifiée qui n’est qu’une présentation simplifiée qui masque la réalité des innombrables charges sociales que de ce fait ne peuvent même plus vérifier les salariés qui les subissent presqu’ autant que les employeurs.
    – L’ajout incessant de charges sociales, ne citons que la contribution solidarité autonomie créée par Raffarin parce qu’un été avait été un peu plus chaud que les autres ou la contribution aux financement des organisations syndicales incapables pour la plupart de remplir leur rôle syndical préférant faire de la politique contrairement à la loi.
    – Les réductions de charges sociales pour compenser les excès en tout genre, dont la gestion coûte aussi chère à l’administration qu’aux entreprises.
    Bref, il serait temps de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et revenir à une gestion simple et saine.
    Mais ceci n’est pas dans l’esprit de la République Française qui depuis sa genèse n’a de cesse de spolier les Français au profit de sa caste politique dirigeante.

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