"Chaque année des dizaines de milliers d’étudiants français qui veulent devenir médecins sont éliminés par un numerus clausus impitoyable. Certains se tourneront alors vers la profession d’infirmier. Dans le même temps des milliers d’étrangers ayant obtenu plus facilement leur diplôme dans leur pays d’origine sont autorisés à exercer en France. Le Quotidien du médecin du 4 mai révèle que le système de soins français a absorbé, en 2009, 3.300 médecins étrangers pour seulement 3.500 jeunes issus de l’université française.
Cette situation est le résultat d’un numerus clausus établi par la sécurité sociale. C'est-à-dire par les syndicats et le patronat qui la cogérent. L’idée était la suivante : réduire le nombre des médecins pour réduire l’offre de soins et donc les dépenses. Or comme la population vieillit et que la demande médicale s’accroit, le système a un besoin croissant de médecins. S’étant délibérément placées dans l’impossibilité d’en trouver en France, les autorités de santé se tournent alors vers l’importation de main-d’œuvre étrangère, d’ailleurs sous payée dans les hôpitaux. Résultat, des Français qui pourraient être médecins exercent comme infirmiers. Et des étrangers qui n’auraient pu obtenir en France que le diplôme d’infirmier exercent comme médecins !"
«Les étrangers prennent les boulots que les Français ne veulent pas faire»
Articles liés
15 commentaires
Publier une réponse
Vous devez avoir un compte pour publier un commentaire
Marie Laure
A l’image de la France .Tout marche à l’envers quand on enléve aux gens leur liberté d’agir et qu’on la donne au technocrates
Bernard Pellabeuf
Ne serait-ce pas sous le règne d’un certain Valéry Giscard d’Estain que le numerus clausus a été mis en place, avec un renforment des mathématiques – c’est à dire d’une matière où le sens de l’home compte pour rien – en première année, c’est à dire en année de sélection ?
Le résultat est clair : nos médecin ne doivent raisonner qu’en termes de mesurable. Et être dociles au pouivoir avorteur.
Abbé Bernard Pellabeuf
gerboise 0481
Tellement vrai.Sauf que ces medecins etrangers ne sont pas du tout sous-payes.
AMarie
Pour compléter ce tableau il faut savoir que depuis quelques temps les étudiants qui échouent au concours en France vont le passer en Roumanie, où le concours est plus facile à réussir mais où le métier qu’ils apprennent ensuite est assez éloigné de la médecine. Reste à souhaiter qu’ils ne reviennent pas exercer ensuite en France…
VD
Résultat : une nette dégradation de la qualité des soins, à moins d’avoir les moyens de payer (dessous de table et organismes privés…).
Guillaume
Le numerus clausus ne prend pas en compte les étudiants étrangers et le nombre d’admis augmente en fonction du nombre d’admis étrangers.
Ensuite si les étrangers réussissent mieux que certains français, c’est peut-être aussi car ils sont meilleurs. Ces dizaine de milliers d’étudiants français qui sont éliminés, il vaut peut-être mieux pour vous et moi qu’ils le soient… tout le monde n’est pas fait pour être médecin.
Lama12
Deux conséquences :
– les chirurgiens français opèrent à l’hopital public, en service privé, donc avec des honoraires libres.
– les infirmièr(es) se mettent au service des ONG, pour aider les pays en voie de développement, et ils (elles) montrent leurs compétences.
Et dans les deux cas, cela marche, même si ce n’était pas le but poursuivi par le numerus clausus.
AMarie
En réponse à Guillaume : il ne s’agit pas ici des étudiants étrangers formés en France mais de ceux qui ont fait leurs études dans leur pays et qui viennent exercer en France.Ce n’est pas du tout la même chose. Un étudiant étranger formé en France sera d’un bon niveau ; mais actuellement on embauche des médecins formés en Afrique ou ailleurs et qui n’ont absolument pas le même niveau qu’un médecin formé chez nous.
AMarie
à l’Abbé Pellabeuf : le programme a changé depuis et les matières plus médicales ont repris l’avantage sur les mathématiques
PK
Le dernier toubib qui m’a examiné à l’hôpital était incapable de formuler une phrase entière en français.
Il était peut-être bon mais quand il m’a proposé de m’opérer, je me suis barré.
C’est peut-être l’effet voulu pour « compenser » le trou de la Sécu ?
C.B.
L’importance des mathématiques (en volume d’enseignement et en coefficient dans les épreuves) serait d’un inconvénient mineur si ce qu’on transmet sous ce nom était -ce que cela devrait être- un apprentissage du raisonnement. Or cela se limite hélas de plus en plus à la mémorisation de démarches à restituer sans tentative de compréhension.
Octavius
@ Guillaume;
il y a 30 ans, des bacheliers littéraires réussissaient le concours, faisaient de bonne études et sont de bons médecins.
Un lycéen brillant ne fait pas nécessairement un bon médecin. Un étudiant brillant qui bosse comme un fou et réussit le concours ne fera pas forcément un meilleur médecin que ne l’aurait fait le même qui l’a loupé parce que mois doué que l’autre pour restituer ses connaissances sous la forme de QCM
Le médecin aujourd’hui est d’abord quelqu’un de doué …pour les QCM !
A propos des numerus clausus, il est également à noter que 70 % des admis sont des jeunes filles qui choisissent médecine d’abord pour la possibilité qu’offre ce métier de travailler à temps choisi ! Ce dont les numerus clausus ne tiennent pas compte.
Si les autorités de santé estiment qu’il faut former 20 ophtalmos par an, ce n’est pas 20 places qu’il faut offrir à l’internat mais 30 pour compenser l’activité partielle; Ainsi on offrirait plus de places, certains spécialistes seraient moins tentés de faire de l”abattage” et les délais pour certains spécialistes ne seraient pas si longs…et on aurait moins besoin de faire venir des médecins du tiers monde…qui manquent cruellement dans leurs pays !
Gustave Minet
Acheter moins bon pour payer moins cher, c’est toujours possible quand le produit est ensuite revendu à un acheteur qui en a besoin et qui n’a pas le choix. La Sécurité Sociale est un monopole. Mais il faut regarder plus en amont, et comprendre que l’Etat lui-même est une imposition. La première source du droit, c’est la force. Si l’on veut avoir une vie meilleure, il faut être plus riche, voilà tout. Ceux qui ont suffisamment d’argent peuvent se payer des cliniques privées. Pour eux, la dégradation de la santé publique est un problème résolu.
Jean Eudes
bonjour, moi même étudiant en médecine… je ne suis pas vraiment d’accord avec cette analyse.
je ne remet pas en question les chiffres qui sont surement vrai, mais l’analyse qui en est fait n’est pas bonne. Si il y a beaucoup de médecin etrangé, c’est parce que nos politiques, imprévoyants il y a 10-20 ans (voir un peu plus) ont réduit dramatiquement le numerus clausus….
mais ils avaient oublié 2 facteur important…
-il faut 10 ans pour former un médecin
-la profession ce féminise, et l’immense majorité des femmes n’ont pas de temps plein, mais des 50-80%
ce qui fait que nous sommes en déficit chroniques de médecin, avec les départs à la retraite.
la réponse de l’état, quoique lente à venir, est présente, puisque le fameux numérus clausus à plus que doublé en 6 ans (nous seront plus de 7000 l’an prochain à passer l’internat… et c’est pas fini, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de formation (comment des services peuvent, sans y être préparé, accueillir, 2-3 fois plus d’étudiants….)
cad
L’absurdité du systéme imaginé par le duo JUPPE JOHANET fait que les communes en voie d’etre sous medicalise tentent de recruter des médecins formés en ROUMANIE ,ne parlant pas le français ;qu’il y a beaucoup de médecins dans les grandes villes et de moins en moins en rural .