Paul-Marie Coûteaux est de retour dans Valeurs Actuelles :
"(…) l’affaire grecque révèle d’autres faiblesses du fédéralisme dont l’euro est, ou était, le fer de lance : l’existence de deux Europe (…) Dix années au Parlement européen m’ont sans cesse confirmé l’omniprésence d’une fracture que les auteurs des traités prévoyaient assez pour instaurer des règles très strictes, les fameux critères de convergence, mais aussi l’interdiction formelle, fixée à Maastricht et reprise à Lisbonne, de toute aide communautaire ou prêt bilatéral à un pays de la zone euro. Toutes ces règles présentées comme indispensables ont volé en éclats sous la pression de prévisibles réalités, comme volera en éclats le projet dont elles étaient les nécessaires garde-fous (…)
Enfin, la dislocation de l’euro ressortit à une plus profonde logique politique : l’appartenance à un ensemble politique et monétaire, dont le centre de direction est lointain, sans visage et pour ainsi dire étranger, désarme toute discipline, disloquant le sentiment d’un bien commun dont on ne sait plus d’ailleurs s’il est national ou communautaire. Les Grecs, comme les pays latins, ont dépensé en sifflotant une monnaie qui leur était fondamentalement étrangère…
Le schéma fédéral a donc révélé son irréalisme au premier coup dur. Par leur entêtement digne de tous les idéologues (…), les européistes fanatiques finissent par mettre en péril toute formule européenne quelle qu’elle soit, même la plus souhaitable, l’intergouvernementale ; et finalement l’idée même d’Europe. Déjà, c’est à l’après-chaos, à l’Europe et à la France d’après qu’il nous faut songer : la Grèce est toujours le commencement de l’Europe."
Ethos
Très belle conclusion.
Mais qui sont les Grèques aujourd’hui?
Où est Sollon, où est Périclès?
Je ne les vois pas.