Le député LR Thibault Bazin est interrogé dans le Point à propos du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui s’apprête à ponctionner 2 milliards d’euros alloués à la politique familiale. L’article 10 prévoit en effet le « transfert du financement des indemnités journalières maternité postnatales à la branche famille » : une stratégie pour siphonner 2 milliards d’euros normalement consacrés aux familles.
Extrait :
Le coût des congés maternité et paternité est transféré de la branche maladie à la branche famille de la Sécurité sociale. Mais les indemnités « maladie-maternité », elles, continueront d’être reçues par la branche maladie. Autrement dit, on fait payer d’un côté, sans faire suivre les sommes qui servent normalement à financer cela de l’autre. Ce qui revient à ponctionner 2 milliards d’euros par an à la branche famille. On nous répond que cet argent reste dans la Sécurité sociale, qu’il est simplement distribué différemment. Mais la vérité, c’est que, chaque année maintenant, on ponctionne la branche famille dans des proportions de plus en plus importantes au lieu de lui permettre d’utiliser cet argent pour soutenir les familles.
Pourquoi ce choix du gouvernement ?
Les justifications ne manquent pas. Comme il y a moins de naissances qu’il y a dix ans, la branche famille dispose d’excédents. Mais il faudrait en profiter pour investir dans la politique familiale ! Ce projet de loi de financement correspond à une vision budgétaire court-termiste. Investir dans les familles, c’est agir pour la préservation de notre modèle social à long terme. Aujourd’hui, il y a un écart entre le désir d’enfant, qui est de 2,3 en moyenne, et la natalité, qui oscille entre 1,7 et 1,9. Il faut s’interroger sur les causes de cet écart : pourquoi les Français ne peuvent-ils pas avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent vraiment ?
Les moyens n’étant pas illimités, n’est-il pas naturel de donner la priorité à d’autres sujets ? La baisse du pouvoir d’achat préoccupe davantage les Français que celle de la politique familiale…
Mais justement, soutenir les familles, c’est soutenir le pouvoir d’achat d’un très grand nombre de Français ! Il y a une perte importante de pouvoir d’achat quand vous accueillez un enfant. Or, normalement, la politique familiale est là pour atténuer cette perte et faire en sorte que votre niveau de vie ne baisse pas trop. Avec ce PLFSS, les familles en général, et les familles de classe moyenne en particulier, sont les grandes oubliées du soutien au pouvoir d’achat.
Quand, dans un foyer, les deux parents travaillent, qu’est-ce qui est prévu comme soutien dans ce projet de loi de finances ? Rien. Un couple de profs en début de carrière n’a le droit ni au chèque énergie, ni à la prime Renov [une aide à la rénovation thermique de son logement, NDLR], ni à rien… Et en plus, sa prestation d’accueil du jeune enfant et son quotient familial ont été rabotés. Où est l’aide au pouvoir d’achat pour ceux qui doivent payer les frais de cantine, les frais de garde, etc. ?
Notre système de politique familiale a perdu sa vocation universaliste : c’est devenu des aides sociales plutôt que des aides familiales. Pour en bénéficier, il faut souvent ne pas travailler, autrement l’aide est très limitée. Le chef de l’État dit qu’il veut soutenir la France qui travaille mais, en réalité, les couples qui ont des enfants et qui travaillent sont totalement oubliés. Et c’est d’autant plus inquiétant pour les femmes : si l’aide apportée pour la garde des enfants n’est pas suffisante, c’est bien souvent leur carrière qui est sacrifiée. Si on veut vraiment l’égalité hommes-femmes, il faut mieux soutenir les familles. […]

Michel Janva
Avoir des enfants n’est pas une maladie !
Michel Janva
C’est ça et à l’inverse, les personnes âgées qui n’ont pas eu d’enfant ne devraient pas avoir de retraite payée par les actifs qu’ils n’ont pas financés. Voilà.
Michel Janva
Ceux qui n’ont pas eu d’enfants ont pu économiser pour leur retraite. Donc oui c’est juste.
Magistro78
Moi, je, donc c’est normal…
Combien d’enfants et de petits enfants ou seulement un chat, un canari et un poisson rouge ?
Michel Janva
Ça tombe bien je suis aussi pour la desetatisation de la Sécu.
C.B.
Les personnes qui n’ont pas eu d’enfants
-ne devraient pas bénéficier de la solidarité des enfants des autres (car ce sont les enfants qui paient les retraites de la génération précédente). Ce n’est pas “moins de retraite”, mais AUCUNE retraite par répartition: qu’ils épargnent pour se constituer une retraite (par capitalisation: “je mets des noisettes de côté pour mes vieux jours”).
-pourraient bénéficier d’œuvres de charité des autres familles (en particulier pour assurer la retraite des religieux, religieuses et prêtres).