Trois associations, le Planning familial, la Coordination lesbienne de France et la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (CADAC), s'unissent pour dénoncer la gestation pour autrui :
"Derrière les arguments en faveur de la GPA se profile une vision de la société que, nous féministes et lesbiennes féministes, ne pouvons partager : l’épanouissement de l’individuE passerait par la mise en oeuvre irrépressible d’un projet parental organisé autour de la sublimation du lien génétique. La société devrait s’employer par tout moyen, y compris en légiférant, à satisfaire cette demande, même au prix de l’instrumentalisation d’une partie de nos sociétés, les femmes et de la marchandisation de leur utérus et ovocytes sans égard pour les principes d’égalité et d’équité."
Voilà une conclusion qui nous ne renions pas, mais qui est contradictoire avec ces féministes pro-avortement :
"Quand on sépare la procréation du sexe, on marchande les femmes. Ce n'est pas pour rien que les prostituée existent… Le problème avec leur raisonnement, c'est que l'autonomie individuelle de la femme a tellement été invoquée comme la seule et unique justification pour l'avortement— parmi les féministes– que c'est un peu trop tard de remettre le chat dans le sac et dire– "wô minute, mon corps mon choix, ça ne justifie pas tout!"
Si "mon corps mon choix!" justifie la déresponsabilisation face à son enfant à naître, et que ça donne à la femme la permission de le tuer, c'est un peu tard de dire que ça ne justifie pas qu'on loue nos utérus. Le regard "collectif" ne mine pas à cette logique individualiste de base. Les enfants à naître souffrent aussi collectivement, mais leurs morts n'ont jamais suscité la pitié des féministes. Pourquoi est-ce que le destin des femmes adultes en susciteraient plus au sein de la population en général, s'ils sont obligés de négliger celui des enfants à naître? L'avortement a beaucoup d'effets pervers sur la société et surtout la femme, mais les féministes n'accepteraient jamais qu'il soit réglementé. Alors pourquoi est-ce que les contrats de mères porteuses seraient interdits?
Les féministes doivent rejetter la logique de "mon corps, mon choix" si elles veulent êtres consistantes. Mais en faisant cela, elles ouvriraient la porte à la remise en question de l'avortement. J'ai l'impression que ces féministes vont laisser tomber le dossier des mères porteuses. L'avortement gagne toujours parmi les féministes, même au prix de la contradiction."