Voyant son orientation sexuelle et son appartenance à la franc-maçonnerie révélées dans un ouvrage de la journaliste Raphaëlle Bacqué, édité par Grasset, le banquier d'affaires Emmanuel Goldstein avait saisi la justice pour atteinte à la vie privée. Dans son ordonnance de référé, la magistrate du Tribunal de Grande Instance de Paris a jugé au contraire
"qu’il «est incontestablement utile au débat d’intérêt général» de connaître l’identité de la personne qui a permis à [l'ancien directeur de Sciences Po] Richard Descoings d’être invité dans une tenue blanche fermée (TBF) [pour y défendre son projet de réorganisation de l'école]. Pour la juge, cette information éclaire le fonctionnement de l’Etat (puisque Sciences Po Paris a la «charge de former des hauts fonctionnaires de l’Etat»).
Cette jurisprudence rejoint celle de la Cour de cassation, et de plusieurs cours d’appel, depuis dix ans qui jugent que la révélation de l’appartenance maçonnique d’un responsable politique ne peut pas être sanctionnée au titre de l’article 9 du Code civil (droit au respect de sa vie privée), car c’est une «question d’intérêt général» ou qu’il y a un but légitime d’informer le public."