Voilà une information à transmettre à Manuel Gaz, avant la manifestation du 5 octobre :
"Les effets des gaz lacrymogènes ne sont pas simplement à court terme et pourraient avoir des conséquences jusqu’à deux semaines après l’événement, suivant une nouvelle étude. L’étude, présentée au Congrès International pour la Société Européenne de la Respiration (ERS) à Munich aujourd’hui (10 septembre 2014), étudie la durée des séquelles aux poumons chez les manifestants directement exposés aux gaz lacrymogènes.
Des chercheurs en Turquie conduisirent une enquête à l’aide d’un questionnaire auprès de 546 personnes ayant inhalé des gaz lacrymogènes durant des manifestations de rue en Juin 2013. Ils recueillirent des informations sur leur consommation de tabac, leur exposition au gaz lacrymogène, les symptômes subis et leur durée. Les résultats révélèrent une série de symptômes respiratoires, indiquant dans 70% des cas des difficultés à respirer, dans 80% des cas une toux qui ne partait pas, dans 45% des cas une production de glaire et dans 43% des cas des douleurs de thorax. La durée moyenne de la toux et des douleurs au thorax était de 15 jours.
Dans une étude distincte, les effets nocifs du gaz lacrymogène furent observés chez les personnes vivant dans les alentours, en plus des personnes se tenant en proximité immédiate de l’émission du gaz. Les chercheurs interrogèrent 105 personnes qui vivaient et travaillaient près des lieux des manifestations récurrentes durant l’été 2013. Ils évaluaient les symptômes touchant les poumons, la durée et la localisation de l’exposition, et conduisirent des examens sur les poumons une semaine après la fin des manifestations. Les résultats mirent en évidence que 76% des participants avaient le souffle court et 89% continuaient à tousser. Les examens des poumons révélèrent de légères obstructions respiratoires.
Les résultats suggèrent que l’usage répété de gaz lacrymogène lors de longues manifestations pourraient avoir un impact sur la santé des personnes vivant et travaillant à proximité.
Dr Eda Uslu, de la Société Thoracique Turque, dit : « ces résultats sont significatifs puisqu’ils contredisent les hypothèses passées au sujet des effets du gaz lacrymogène. Ce gaz n’est pas catégorisé comme arme chimique, mais son usage est interdit lors d’une guerre entre deux nations. Nos résultats indiquent que les personnes vivant et travaillant dans la zone des manifestations subissent eux aussi des effets nocifs au niveau des poumons en raison de l’émission de ce gaz. Nous avons aussi découvert que les effets sur les manifestants durent plus longtemps que ce que nous pensions auparavant. L’usage de gaz lacrymogène devrait être globalement interdit afin d’empêcher que surviennent d’autres dégâts pour la santé. Nous incitons également les chercheurs à enquêter sur cette question en d’autres occasions d’émission de gaz lacrymogène."