Ces temps derniers, le Salon Beige a publié « A la lueur de la bougie, pistes pour discerner sa voie ». Aussi, nous allons vous proposer durant ce mois un voyage dans différents monastères. Ce voyage durera quelques instants, à chacun de le vivre en ouvrant son cœur, comme une invitation à approfondir notre lien avec le Christ, et pour certains, à tenter l’aventure monastique… Une neuvaine pourra aider.
Le chant d’un oiseau, un pas léger, un murmure. On pourrait dire que le visiteur qui pénètre dans la chapelle du carmel fait irruption dans une conversation… céleste. Tout est silence, et le moindre bruit résonne à l’infini. On dirait bien que le monastère est désert ; les sens font l’expérience de l’absence.
Hormis aux heures des offices, on pourrait se demander si une âme vit dans les bâtiments. Ah si ! Un semblant de vie, minérale celle-ci : l’eau sommeille dans le bénitier ; un autre, davantage visible la nuit, une flamme de bougie sur l’autel. Serions-nous à Gethsémani ? tandis que le sommeil avait gagné les corps engourdis des proches de Jésus, à l’agonie…
Dans sa contemplation des mystères du salut, Pascal écrit :
« Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps‑là »
C’est ce qu’essaient de faire les carmélites, ces moniales dont la vie rapproche l’Ancien et le Nouveau Testament. Étonnante destinée d’un ordre monastique qui a pour fondateur le prophète Elie !
Blaise Pascal continue :
« Jésus au milieu de ce délaissement universel et de ses amis choisis pour veiller avec lui, les trouvant dormant, s’en fâche à cause du péril où ils exposent non lui, mais eux‑mêmes, et les avertit de leur propre salut et de leur bien avec une tendresse cordiale pour eux pendant leur ingratitude, et les avertit que l’esprit est prompt et la chair infirme. »
A une heure de faiblesse religieuse, nous sommes en Espagne au XVIème siècle, un trait de lumière traverse l’Ordre du Carmel. Deux plutôt, car Thérèse d’Avila n’est pas seule, Saint Jean de la Croix la soutient par sa prière, sa souffrance. Dans le cachot sombre où il réside, mis de côté -c’est peu de le dire- par ses frères carmes, il connaît à la fois l’incandescence de la souffrance et le triomphe de la lumière. La brutalité de sa mise au tombeau vif lui fait rencontrer le Christ qui ne dort pas. Lui non plus ne dort pas, d’ailleurs, qui souffre et offre pour ses frères, pour l’Eglise. Veilleur avant l’aube, il accueille le calice, le saisit avec le Christ, un avec Lui.
La grande Thérèse (d’Avila) en est sûre, Dieu fait tout et c’est lui qui nous sauve alors même que nous croyons être utile à quelque chose. Il veut seulement notre volonté et que nous accueillions dans l’amitié filiale sa présence qui fait en nous toute chose nouvelle, par l’inhabitation de la Sainte Trinité ; mystère d’oraison et de silence. Pour apprendre à entrer dans l’oraison.
« Jésus, pendant que ses disciples dormaient, a opéré leur salut » finit par conclure Pascal… « Je devais me désoler de dormir pendant mes oraisons et mes actions de grâce ; eh bien, je ne me désole pas… Je pense que les petits enfants plaisent autant à leurs parents lorsqu’ils dorment que lorsqu’ils sont éveillés… » ajoute la petite Thérèse (de Lisieux). Elle accueille les paroles du Verbe Divin : « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé. » (Dt 6, 4-7)
Sans doute dormait-elle de temps à autre parce que l’ascèse de sa vie intimidait sa nature, elle qui par amour avait tout donné, si jeune, elle avait 15 ans. Oui Thérèse nous rejoint, elle nous tutoie comme elle tutoie le Christ, tellement l’amour étreint son âme. A nous qui tutoyons allègrement notre Dieu, sommes-nous si intimes avec Lui pour oser pareille familiarité ? Espérons que oui.
En tout cas, qu’on se le dise, il est un lieu où l’âme en silence tutoie l’Epoux Divin, c’est dans la paix de la cellule d’une carmélite. Mystère d’épousailles, trait de lumière qui pénètre le cœur et l’aimante vers l’amour, dirait sainte Thérèse d’Avila.
A 15 ans, Notre-Dame accueillait en elle l’embryon Jésus; un bel âge pour la maturité spirituelle. Et vous, jeune fille, qui aspirez au bonheur profond, à la relation idéale et parfaite, avez-vous songé au Carmel ? Savez-vous qu’entre ses murs resserrés, derrière les grilles entrelacées comme une tresse virginale, des âmes sont forgées par le feu du divin amour ?
Oui, les grilles du Carmel ne retiennent que ce qui freine la joie. C’était l’expérience de saint Louis Martin lorsqu’il rendait visite à sa reine Thérèse. C’était l’expérience de sainte Elisabeth de la Trinité qui osait dire : « J’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel c’est Dieu, et Dieu c’est mon âme. »
PS : Voici quelques contacts de Carmels pour les aventurières, celles qui seraient prêtes à aller au bout du monde pour trouver l’amour de leur vie ou tout simplement faire une retraite :
Carmel d’Alençon : https://carmel-alencon.fr/
Carmel Notre-Dame de la Rencontre à Simacourbe – 05 59 62 90 21
Carmel de Cognac : 05 45 82 09 60
Carmel d’Ars : 04 74 00 71 24
Carmel de Saint Sever : 05 58 76 00 15
Carmel de Figeac : 06 14 32 05 51
Carmel de Lourdes : 05 62 94 26 67
Carmel de Créteil : 69 av Ceinture 94000 Créteil
Et pour les très grandes aventurières :
Carmel de la Theotokos et de l’Unité
Rue Saint-Joseph
Harissa
Liban
Tél. + 961 – 9 – 263889
Fax + 961 – 9 – 260792
Courriel [email protected]
Carmel de la Theotokos et de Saint Joseph
Kfarmasshoun – Jbeil
Liban
Tél. et fax + 961 – 9 – 738202.
Courriel [email protected]