Christian Vanneste analyse l'arrivée du courant "humaniste" de l'UMP :
"Un danger sournois guette la démocratie. Sous l’apparence de la liberté de penser et de s’exprimer règne le piège de la bienpensance qu’on appelle aussi le politiquement correct. Son mécanisme consiste à guider la pensée sur les rails des connotations inconscientes en mettant hors circuit la réflexion et le bon sens. On en arrive à ce paradoxe que des partisans affirmés de la démocratie et de la laïcité soient les premiers à manier la brutalité binaire du licite et de l’illicite mais adoucie par la méthode de la suggestion préférée à l’injonction.
C’est ainsi que certains brandissent l’étendard virginal de l’humanisme afin de stigmatiser par ricochet le populisme. L’humanisme, c’est le bien. Le populisme, c’est le mal : pensée beauf, café du commerce, saucisson vin-rouge, Dupont-Lajoie, droite extrême, bref le peuple d’en-bas vu des balcons ensoleillés et des maisons de campagne, ouverts sur le monde, accueillant à la mondialisation, au métissage culturel, commentant doctement et en anglais les malheurs des quartiers sensibles. […] Séduisant comme un village POTEMKINE, l’humanisme n’est cependant qu’un concept décoratif avant tout soucieux de masquer le vide de la pensée politique. […] S’agit-il seulement d’affirmer son goût pour la modération, pour les positions centrales, pour les synthèses, pour les ouvertures ? On risque alors de voir que la modération est souvent en politique synonyme d’impuissance et de piétinement, que le centre est partout et nulle part à la fois, que la gomme est un instrument inefficace pour dessiner un visage. L’humanisme se précipite dans la dénonciation de ce qu’il n’est pas, mais il peine à affirmer une identité politique, à dire ce qu’il est.
Cette identité est clairement affirmée dans le message de la droite populaire. Le véritable humanisme repose sur l’homme réel et sur la sauvegarde des conditions matérielles et spirituelles de la dignité de celui-ci. Ces conditions résident d’abord dans la reconnaissance de la personne humaine, non l’individu abstrait, mais cet homme inscrit dans une famille, dans une nation, dans une solidarité concrète et proche avec les autres, et d’autant plus porté à respecter les autres qu’il sera sûr de son enracinement. Une personne libre et responsable, comptant essentiellement sur son travail, ses efforts et sa réussite, une Nation souveraine et dynamique formée de citoyens d’autant plus portés aux échanges qu’ils ne se sentiront pas menacés par eux, une humanité composée d’identités préservées et fières de partager leur diversité sans la perdre. Voilà le véritable humanisme."
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“de la bienpensance au vide politique”, voire au vide de la pensée politique, c’est cela le plus dramatique.
Thierry
Voila qui est excellemment dit!