Mgr Dominique Rey, dont le diocèse accueille du 30 août au 2 septembre, une université d’été sur l’engagement
politique, répond à La Croix :
"[…] Depuis des siècles, notre culture a été
façonnée par le christianisme. Et pourtant, l’Église semble aujourd’hui
marginalisée. Autrement dit, cette société marquée par le christianisme a
perdu la substance de ce qui la fonde. Ces jeunes sont à la fois
attachés aux racines chrétiennes de la France, et doivent donc
réinvestir la sphère publique. Dans un monde qui est privé de références
chrétiennes, le christianisme a quelque chose à dire dans notre monde,
qui est de l’ordre d’une espérance, du témoignage de communion, du sens
de l’homme. Et c’est dans cette perspective qu’ils veulent s’engager.
Tout cela en constituant une minorité dans la société.Que change le fait d’être minoritaire dans leur volonté de s’engager ?
Cela signifie que ces jeunes sont poussés à affirmer leur
identité, et doivent adopter une culture de la résistance. C’est ainsi
qu’ils pourront voir en quoi le christianisme est prophétique, et vivre
une vraie solidarité entre chrétiens. Mais la situation minoritaire
n’est en rien une fatalité : l’histoire montre que les personnes en
situation minoritaire ont souvent provoqué des basculements.Que voulez-vous dire lorsque vous évoquez « une culture de la résistance » ?
Il est nécessaire, pour les jeunes d’aujourd’hui, d’avancer
parfois à contre-courant pour ne pas se laisser broyer par la pensée
unique. […]Comme chrétiens, nous sommes responsables vis-à-vis de la
société. C’est pourquoi la politique est l’une des formes de la charité. […]"