Lu dans Le Journal de Saône et Loire :
"En cette période estivale, on croise beaucoup de touristes dans les terres brionnaises. Britanniques, Hollandais, Allemands, il n’est pas rare d’entendre parler une autre langue lorsque l’on se balade dans les petits bourgs de la région. Ces touristes viennent découvrir un patrimoine roman qui est de plus en plus connu. Mais quid des habitants de la région ? Savent-ils à côté de quoi ils vivent ?
A première vue, ils semblent très attachés à leurs églises, à l’instar de Gilles, un habitant de Varenne-l’Arconce : « Mes parents se sont mariés ici, j’ai été baptisé ici, donc cela représente beaucoup de choses d’avoir vécu à côté de cette église durant toute ma vie. » On pourrait dès lors penser qu’ils sont attachés à leur église, comme dans n’importe quelle petite bourgade française, le fait qu’elle soit d’origine romane étant peut-être un peu oublié. Mais le travail effectué par de multiples associations locales durant ces dernières années et l’essor du tourisme autour du patrimoine roman a contribué à faire prendre conscience à la population locale du trésor qu’elle a à côté de chez elle.
Pierre Durix, président du Centre d’études des patrimoines culturels du Charolais-Brionnais, met en avant ce phénomène : « beaucoup d’associations s’appelant Les amis de l’église de…, font un travail formidable de prise de conscience, et qui produit des résultats. » Même son de cloche du côté de Jean-Louis Dosso-Greggia, des Vieilles Pierres de Semur : « les associations qui se mettent en place sensibilisent la population et le fait qu’il y ait des touristes va contribuer à ce qu’elles s’intéressent à son patrimoine. » Cependant, c’est chez les jeunes que le bât blesse. « Contrairement à avant, les jeunes ne s’y intéressent plus », explique P. Durix. Effectivement, comme on le souligne du côté de riverains à Semur, « les jeunes ne viennent plus à l’église, et c’est une minorité qui connaît tout ce patrimoine. »"
Photo : Portail de l'église de Montceaux-l'Etoile (71)