Lu dans Conflits :
Le groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en Syrie a lancé mercredi une « opération » d’envergure sur les forces de Bachar al-Assad. Selon le ministère syrien de la Défense, les forces du HTS et ses alliés mènent « une vaste attaque sur un large front avec un grand nombre de terroristes qui ont recours aux armes lourdes pour cibler villages et localités et positions militaires » Le groupe tient le dernier bastion djihadiste à Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Les combats auraient fait plus de 250 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Les rebelles ont mené des bombardements sur Alep, visant notamment le centre universitaire. Quatre personnes ont été tuées. Les forces armées syriennes ont tellement reculé que les djihadistes ont pu entrer dans Alep, par les quartiers ouest et sud-ouest, provoquant des mouvements de panique chez les habitants. Vendredi soir, ils contrôlaient au moins cinq quartiers. Les combats se déroulent également près d’une autoroute reliant Alep à la capitale Damas, que les djihadistes tentent d’atteindre pour couper cet axe stratégique.
La Russie intensifie ses bombardements et a appelé le régime syrien à « mettre de l’ordre au plus vite » à Alep. De son côté, l’Iran a renouvelé son soutien à la Syrie, pays stratégique pour relier le Hezbollah à Téhéran et acheminer la drogue et les armes.
La région bénéficiait d’une certaine accalmie depuis un accord de cessez-le-feu conclu entre le gouvernement syrien et les rebelles, en mars 2020. Dans cet épisode, l’action de la Turquie semble être centrale. Ankara soutient plusieurs groupes rebelles de longue date, et l’offensive menée depuis mercredi pourrait bien être un nouveau message du sultan Erdogan adressé pour deux raisons : la première, se réconcilier avec Bachar al-Assad – argumentation orientale –, la deuxième, presser l’Occident de délivrer plus facilement des visas aux Turcs et d’accroître les échanges commerciaux afin de libérer la Turquie du marasme économique dans lequel elle est plongée.
🔴🇸🇾#URGENCESYRIE
Les jihadistes Hay’at Tahrir al-Sham (Organisation de libération du Levant), ancienne branche syrienne d’Al-qaida sont entrés dans la ville d’#Alep, première fois depuis 2016. Les habitants fuient en masse par les routes qui ne sont pas coupées.
🙏Prions pour… pic.twitter.com/DIY5DcL2D7— SOS Chrétiens d’Orient (@SOSCdOrient) November 29, 2024
Communiqué de SOS Chrétiens d’Orient :
Depuis deux jours, la ville d’Alep est sous le feu des jihadistes de Hay’at Tahrir al-Sham (Organisation de libération du Levant), l’ancienne branche syrienne d’Al-qaida. Les jihadistes sont entrés aujourd’hui même, dans la ville, pour la première fois depuis 2016.
En contact permanent avec les équipes de SOS Chrétiens d’Orient en Syrie, Benjamin Blanchard, directeur général de l’association fait le point : « les habitants fuient en masse, par les routes qui ne sont pas coupées. La ville pourrait tomber dans les prochaines heures ».
SOS Chrétiens d’Orient est présente à Alep depuis 2015. À cette époque, la ville était déjà assiégée par les jihadistes. Pendant des mois, nous avons donc apporté une aide d’urgence aux Alépins. Après la libération de la ville en 2016, nous avons lancé d’importants projets de reconstruction et de développement. « Huit ans plus tard, Alep est à nouveau une cité martyre » continue Benjamin Blanchard.
« Pour faire face à l’urgence de la situation », conclut-il, « avec le soutien de ses donateurs, SOS Chrétiens d’Orient va poursuivre son action en Syrie, et notamment son aide aux habitants d’Alep, par tous les moyens possibles et aussi longtemps qu’il faudra ».
Témoignage de George Sabe, maristes bleus en direct d’Alep :
#Syrie – Georges Sabe, maristes bleus en direct d’Alep
“On n’a pas vu une situation pareille même pendant toute la guerre et pendant le tremblement de terre” pic.twitter.com/BgCpjr3mj5— L’Œuvre d’Orient (@OeuvredOrient) November 29, 2024