Lu dans l’Homme Nouveau (daté de samedi prochain), sous la plume de Jacques Héliot :
"Avoir recours à la grève peut être légitime, suivant les circonstances. Mais l’exercice de ce droit ne peut aller à l’encontre d’un autre droit, tout aussi légal et légitime en toute situation, celui de travailler et de gagner sa vie. […] [Les occupations de lieux de travail] sont donc illégales, et plus, anticonstitutionnelles ; en outre, il est vain pour les occupants grévistes de prétendre qu’elles sont «le seul moyen de faire aboutir leurs légitimes revendications». Ces actes ne peuvent en aucun cas être motivés par une quelconque légitimité des buts poursuivis : la fin ne justifie pas les moyens. Le moyen est privatif d’une liberté majeure, qui plus est, antérieure au droit de grève, car pour faire grève, il faut d’abord avoir la liberté de travailler ! La liberté du travail prime donc le droit de grève. […]
Si l’occupation met en cause la légale – et légitime – liberté du travail, elle est également une atteinte incontestable au tout aussi légitime droit de propriété de l’employeur. Elle présente donc les caractéristiques d’une double illégalité et illégitimité ; les exigences du droit positif et de la justice la plus naturelle sont bafouées : salariés et employeur sont lésés. Alors, le fait pour des nongrévistes de s’assurer de la disponibilité de leur lieu de travail est-il une voie de fait attentatoire aux libertés ? Non, puisque la liberté et le droit d’empêcher autrui de travailler sont formellement interdits. La grève avec occupation des lieux de travail ressort des méthodes éprouvées du syndicalisme révolutionnaire et politisé. […]
Il reste que l’occupation d’une entreprise est une atteinte d’autant plus grave qu’elle entraîne une cessation au moins temporaire de son activité. Ce qui peut conduire les clients à se tourner vers d’autres fournisseurs, et cela de façon définitive, en raison de l’incapacité à honorer les engagements pris. Même si les motifs de la grève sont justes, en empêchant le libre accès, les occupants fragilisent encore plus l’entreprise dont ils dépendent, puisque les non-grévistes pourraient apporter à la clientèle le « service minimum » qu’elle est en droit d’attendre. Le risque couru est préjudiciable à tous : ce qui met en évidence la communauté d’intérêt et de destin existant entre salariés, clients et entreprise."
Pour rappel : lire ce que dit l’Eglise du droit de grève.
Nota : Ce même numéro rapporte un entretien exclusif avec l’abbé Berg, supérieur de la Fraternité Saint-Pierre, à propos de la nouvelle paroisse personnelle à Rome.
texmex
La France est connue dans le monde entier pour ses grèves. C’est à dire, pour son incapacité de dépasser le XIXè siècle. Les syndicats politisés à outrance restent figés dans leur analyse marxiste, et tant pis si les grèvistes scient la branche sur laquelle ils sont assis.
Les gouvernements “de droite” sont complices, puisqu’ils n’ont jamais admis de nouveaux syndicats comme des interlocuteurs valables.