Il est permis d'en douter, au vu de la réaction courroucée du révérend Martin Junge, secrétaire de la
Fédération luthérienne mondiale, qui a déclaré que la
suggestion du cardinal Kurt, président du Conseil pontifical
pour l'unité des chrétiens, envisagent la création d'un ordinariat
spécifique destiné à accueillir les luthériens qui ne se sentiraient
plus en phase avec leur Eglise, avait "provoqué une grande inquiétude et enverrait de mauvais signaux aux Eglises luthériennes de par le monde".
En Allemagne, l'évêque luthérien Friedrich Weber, chargé des relations
avec l'Eglise catholique, a qualifié cette suggestion "d'incitation anti-oecuménique à changer de camp".
Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a affirmé qu’il existe des luthériens espérant une
réconciliation avec Rome. La réaction indignée des deux luthériens confirmerait donc cette demande et la crainte de voir, à l'instar de ce qui s'est passé chez les Anglicans, des paroisses luthériennes entières se convertir au catholicisme.
Pellabeuf
On voit grâce a ces réactions qu’il y a bien des demeures dans la maison de l’oecuménisme.
Il y a une conception de l’oecuménisme qui veut que tous travaillent ensemble, chacun restant chez soi. On peut travailler ainsi à plus de justice dans le monde, à réduire nos différends historiques, à dialoguer pour éviter les querelles de mots, etc.
Ces travaux sont bien sympathiques, et l’Eglise catholique y contribue pour sa part.
Cependant l’Eglise catholique ne peut pas souscrire à ce que chacun reste chez soi.
En effet, elle partage avec les orthodoxes la conviction que les protestants, n’ayant pas le sacerdoce ministériel transmis par les évêques depuis les Apôtres (et, pour la plupart d’entre les protestants, n’en voulant pas), ne bénéficient ni de la confirmation ni de l’eucharistie, ni d’ailleurs des autres sacrements à l’exception du baptême et du mariage, que des laïcs peuvent donner.
Par conséquent, il serait contraire à la charité, pour les orthodoxes comme pour les catholiques, de souhaiter que les protestants restent protestants et ne puissent donc pas bénéficier de la plénitude des moyens du salut – et les catholiques affirment dans leur concile Vatican II que cette plénitude des moyens du salut subsiste chez eux.
Abbé Bernard Pellabeuf
m
Pierre est le socle de l’Eglise du Christ. Réjouissons nous qu’après 600 ans d’errements certains luthériens sans doute les moins “progressistes” (et l’on peut supposer que les dérives des églises protestantes par rapport notamment aux nouveaux “droits” sociétaux les aient aidés à prendre conscience) veulent retrouver la Maison. Par contre il est tout à fait normalement que compte tenu de leur environnement luthérienne et de 600 ans de séparation, ils puissent bénéficier d’une structure, ce qui compte c’est bien l’adhésion entière aux dogmes de l’Église Catholique Universelle. Ils auront comme les ex-anglicans une formation ad hoc et leurs pasteurs de même avant éventuellement d’être ordonnés diacres puis prêtres.
Depuis toujours des églises sont revenues à Rome: l’église syro-malabare, les arméniens catholiques, les coptes catholiques, des églises du Proche Orient, les gréco-catholiques d’Ukraine et de Roumanie, et j’en oublie sûrement.
Réjouissons nous. Et espérons que toujours plus de chrétiens suivent ce chemin, tous ensemble dans la même foi (intégralement la même foi).
La réaction du secrétaire de la fédération est une réaction communautariste qui ne rentre pas dans l’oecuméniste qui doit regarder vers Rome et non pas chercher à protestantiser l’Église catholique, et donc diviser au lieu de rassembler.
Quant au journal la Vie! Si cela fait plaisir à ceux qui la lisent encore et qui sont abandonnés….
Roque
C’est la réconciliation avec les orthodoxes qui entraînera le grand mouvement de réconciliation des chrétiens entre eux.
FR
Nombreux sont les catholiques engagés avec beaucoup de conviction dans l’oecuménisme qui se sont sentis obligés de s’excuser quand Rome a proposé des ordinariats anglicans et qui doivent voir d’un très mauvais oeil l’annonce d’ordinariats luthériens. Or la position de l’Eglise catholique n’a pas bougé sur le fond avec Vatican II et Rome a toujours affirmé que l’Eglise du Christ subsiste visiblement dans l’Eglise catholique romaine. Dialoguer avec les autres confessions, reconnaître l’action de l’Esprit-Saint chez d’autres croyants n’enlève rien à cette affirmation. La création d’ordinariats qui prend en compte les richesses des communautés chrétiennes d’origine de ceux qui reviennent à l’unique Eglise du Christ et qui permet de recevoir les richesses propres de celui qui est accueilli est à mon sens un grand pas vers l’unité !
Coligny
Que certains luthériens soient en désaccord avec l’évolution des églises membres de la Fédération luthérienne mondiale ne signifie pas qu’ils veulent retourner à Rome.Il existe à côté d’une fédération essentiellement libérale et moderniste,qui n’hésite pas à maintenir en son sein des communautés qui acceptent d’ordonner des homosexuels, un luthéranisme confessionnel (réuni dans le Conseil luthérien international) qui demeure fidèle aux confessions de foi réunies dans le Livre de Concorde et à l’enseignement de Martin Luther et ses successeurs.
Le retour à Rome n’est pas pour demain!
senex
Ils reviennent peut être car au fond ils n’ont plus tellemnt de raisons de protester..?
LdB
juste pour préciser que Kurt c’est le prénom du cardinal, tandis que son nom c’est Koch. Comme Juste Leblanc, qu’on appelle juste Leblanc, sauf que lui on l’appelle juste Koch… :-)