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Culture

Les mangas, quels dangers ?

Les mangas, quels dangers ?

Le numéro de février de l’Action Familiale et Scolaire comprend un article sur les Mangas, cette littérature venue du Japon et proche de la bande dessinée. Les auteurs, un groupe de professeurs, mettent en garde les parents. Extrait :

[…] Les meilleurs mangas ne présentent pas ou peu de texte, mais une série d’onomatopées exprimant l’émotion ou la violence des sentiments. Les Japonais sont des dessinateurs très précis et des professionnels de l’imitation en tout domaine, grâce à leur sens de l’observation très aiguisé, sollicité depuis leur plus tendre enfance : leur écriture en effet demande une grande précision graphique  (un trait de trop entraîne un autre sens).

L’exercice de la dictée en Occident sollicite l’esprit analytique qui cherche à comprendre le sens de la phrase et des mots pour les accords, même les plus simples. Au Japon, l’orthographe se limite au dessin et à la précision du trait, sans recours à l’analyse. Les Japonais procèdent par imitation d’un modèle donné. Ils n’expriment point des idées mais des émotions et des sentiments. Il n’y a donc pas de philosophe, ni de véritable penseur au Japon, mais de très bons imitateurs et dessinateurs. L’imagination est leur faculté maîtresse.

Or, en utilisant les images, on s’adresse à l’imagination et non à l’intelligence. Ainsi, le premier danger des mangas est le manque de rationalité ; la démarche est uniquement émotionnelle et non plus rationnelle. On bascule du mode analytique au mode intuitif par association d’images, dont les messages flous et ambigus s’opposent à la précision de la raison.

Le premier danger des mangas est donc cette absence de toute rationalité, relative à leur écriture même (c’est la marque de la culture asiatique, avec des variantes selon les pays). Les mangas, c’est le règne de l’image, avec tout ce que cela implique de barrière dressée contre l’intelligible, et plus profondément, comme logique associative dressée contre la logique analytique. […]

Les mangas japonais cassent l’emprisonnement de la case. Celle-ci devient de dimensions très variables et le personnage peut en sortir. Les visages et les attitudes sont très déformés, voire tronqués. L’être humain n’est pas perçu dans son intégrité (intégrité qui est, rappelons-le, un des critères de la beauté), mais il est défiguré par des détails grossis à l’excès, par l’exagération des proportions – celle des yeux en particulier – du texte ou de l’image, exprimant au premier coup d’œil la violence des émotions, quand ce n’est pas le scabreux des situations. Les Japonais ont une grande habileté technique pour guider l’œil du lecteur sur un point précis de l’image. Ils utilisent un mécanisme subtil pour attirer l’œil, en utilisant la technique des gros plans (voir planche page suivante). De plus, la lecture des mangas se fait à l’envers : on commence le livre à la dernière page et on avance “à l’envers”, de droite à gauche. […]

L’histoire racontée en images avec peu de texte et beaucoup d’onomatopées, défile à toute allure. La technique du déroulement accéléré des images ne permet pas à l’esprit de se poser, ni de réfléchir. Tout va très vite, comme dans un film. Pendant ce temps, la mémoire visuelle, elle, a saisi ces images et les a intégrées. Ces images restent dans le lecteur malgré lui et forment une réserve de “repères” auxquels il se réfère ensuite dans son agir moral sans même le réaliser. Le manga, par cette technique d’avalanche d’images très souvent laides et caricaturales (et qui atteint sa perfection probablement dans les dessins animés), transmet un message qui échappe au lecteur et qui peut, à son insu, devenir le moteur de son action, quand bien même il s’en croit préservé. C’ est le principe du message “subliminal”. On connaît ce procédé utilisé dans les publicités.

Le second danger des mangas est donc la disparition de tout ordre, de toute soumission au réel et la transmission d’un message subliminal. […]

Le Japon est le seul pays industrialisé à être animiste. C’est le shintoïsme2 qui est la religion propre au Japon et à la civilisation japonaise. Aujourd’hui encore, il existe plus de 80 000 sanctuaires où l’on vénère les esprits, les kamis (animaux, sources, chutes d’eau, montagne). Ainsi, au-delà des techniques d’ hameçonnage psychologique produisant l’addiction, la lecture des mangas contient tout d’abord une initiation pure et simple au syncrétisme asiatique : culte des esprits – dont le culte des ancêtres – confucianisme, taoïsme, bouddhisme, mais adaptée au monde dans lequel vivent ses lecteurs et poussée à l’extrême. On se retrouve dans un univers fantasmagorique, aberrant et absurde où tout est dans tout et au même niveau, sans ordre, et où tout peut se transformer en tout, on est en plein panthéisme, qui de surcroît entraîne la négation totale du principe d’identité et de nature humaine. […] Or, on le sait, l’univers mental asiatique est sous l’emprise démoniaque depuis des millénaires ; le catholicisme n’y a jamais pu prendre racine en raison des deux obstacles majeurs, semble-t-il, que sont le syncrétisme et la contrefaçon , servis par une rationalité plutôt intuitive ou associative qu’analytique. Le quatrième danger des mangas est donc l’imprégnation démoniaque qui n’est pas simplement accidentelle (fréquentation d’un univers païen, conçu et réalisé par des païens) ; il y a très probablement une intention arrêtée, dès le départ, d’envoûter par le biais des mangas, que cette intention vienne des concepteurs eux- mêmes ou directement de l’esprit angélique qui les inspire. […]

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4 commentaires

  1. Je suis sidérée par le parti-pris ridicule de cet article.
    La civilisation japonaise existe, les penseurs, écrivains et philosophes également. Regardez par exemple le catalogue de la maison d’édition Philippe Picquier. Lisez Haruki Murakani.
    Civilisation raffinée, qui donne des personnes d’une politesse, d’une discrétion que j’aimerais retrouver en France.
    Et la propreté !
    Le shintoïsme, et alors ! Qu’on les laisse tranquilles. Dieu est dans toutes ses créations, n’est-ce pas. Les Japonais ont le culte des ancêtres. Moi aussi ! Il existe à Nagasaki une église catholique fort bien entretenue, belle.
    Au Japon, il est déconseillé d’enfreindre la loi. Les prisons sont parfaitement organisées et dissuasives. Les “démons ” hélas sont chez nous : voyez la triste actualité.

  2. Je voudrais réagir à cet article que je trouve assez caricatural. Par exemple cette affirmation que les meilleurs mangas sont ceux avec peu d’écriture. Les plus connus du public français, peut-être… Un manga comme Detective Conan, par exemple? Ou bien Death Note? (Sombre, mais d’une réelle profondeur quand aux questionnements moraux impliqués), Code Geass? Ce ne sont pas des monuments de la littérature, certes, mais cela reste bien plus profond que la plupart des BD occidentales. Certains reprennent les classiques de la littérature occidentale (Romeo X Juliette). C’est comme pour tout, faut faire un tri. Il y a de très belles choses et de très laides. Si je fais la liste des BD européennes, j’en aurais 95% a mettre au feu. Je ne vais pas pour autant dire que la culture occidentale est marquée par le sexe, la laideur du trait et la caricature. Après le Japon est passé en 30 ans du Moyen Age technologique au monde moderne. C’est court pour se comparer au monde occidental. Et ils n’ont pas eu la Grèce et le Christianisme, c’est indéniable. Quand à dire qu’il n’y a pas de penseurs au Japon… Je ne suis pas sur que quiconque de sérieux peut, en réfléchissant, affirmer que cette phrase se tient.

    • Les kimonos traditionnels, inspirant l’art occidental, quelle beauté et quelle tenue !
      Le Japonisme, influençant Monet, les Impressionnistes, célébré en tout premier par les Frères Goncourt, quelle beauté, quel raffinement !
      Les cérémonies du thé, l’importance des fleurs – les fleurs de cerisiers symbolisant la vie belle et brève : une structure sociale; familiale.

  3. Mon commentaire va dans le même sens que les précédents : cet article témoigne d’une grossière méconnaissance de la culture japonaise, et fait des raccourcis douteux. Par ex : « les mangas se lisent à l’envers », faux, ils se lisent dans le sens traditionnel de l’écriture japonaise (de haut en bas et de droite à gauche) ; c’est « à l’envers » pour nous, mais pas pour les Japonais.
    Est-ce que son auteur ou autrice sait qu’il existe la Bible en manga ?

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