Lu dans Minute de ce matin :
"Il y a un mois tout juste, nous demandions à Robert Ménard s’il pensait conserver longtemps sa position de franc-tireur du système (« Minute » n° 2512). Il disait alors faire confiance à ses employeurs: « Je n’ose pas imaginer qu’ils puissent me reprocher un délit d’opinion ». Il avait tort: RTL a décidé de ne pas reconduire son contrat la saison prochaine. L’éviction de Ménard – et, en général, de tous les esprits indépendants du PAF –, est-elle due à l’approche de l’élection présidentielle? La réponse est oui, sans aucun doute. Ménard confie toutefois à « Minute » qu’il n’y voit pas une directive de l’Elysée, mais plutôt une trouille des médias eux-mêmes: « Excepté la liberté de ton, il n’y a pas beaucoup de points communs entre Zemmour, Naulleau, Elisabeth Lévy, Frédéric Taddéi et moi… Mais nous entrons dans une phase médiatique intense, celle de l’élection présidentielle, et les dirigeants ne souhaitent pas être perturbés par des éléments incontrôlables. Ils veulent maîtriser toutes les séquences, sans surprise. C’est regrettable, mais nous continuerons le combat ailleurs! » […]
De manière générale, le pire est que la majorité des journalistes semble approuver la purge médiati que en cours. […] Ménard, de son côté, n’a reçu que quelques rares messages de soutien, la plupart de ses confrères accueillant le départ de cet encombrant polémiste dans l’indifférence, voire avec soulagement. Mais le comble est atteint par Reporters sans frontières qui n’a pas eu un mot pour protester contre le limogeage – pour délit d’opinion! – de son propre fondateur."
Et l'hebdomadaire poursuit :
"Désormais, sur le service public, les politiciens passeront prioritairement dans les émissions d’information que France 2 et France 3 préparent pour la présidentielle. De toute évidence […] pour maîtriser, au détail près, le déroulement de toutes les interventions. A la tête de ces programmes aseptisés, nous retrouverons toujours les mêmes rebelles de bac à sable ou des analystes aussi dérangeants qu’Alain Duhamel. La preuve, l’émission d’Yves Calvi, « Mots croisés », particulièrement bien calibrée, passerait d’une diffusion bi-mensuelle à un hebdo. Sur TF 1, a été initiée, le 12 juin, l’émission mensuelle « Parole directe », présentée par Laurence Ferrari. Internautes et téléspectateurs peuvent y poser des questions soigneusement sélectionnées. Et Guillaume Dubois, patron de BFM TV, avertit: « Les chaînes d’info vont jouer un rôle essentiel dans la séquence qui se profile. Nous allons être les animateurs de la campagne ». Au secours!"