Sed Contra décrypte les degrés du mensonge journalistique :
qu’en soient les supports – nous fait vivre dans un mensonge quasi
permanent, et ceci même quand elle tombe, matériellement, sur quelque
vérité. Elle nous ment, je m’empresse de le dire, sans intention
explicite de tromper, du moins la plupart du temps. Car il ne s’agit
pas d’abord dans son cas d’un complot. La grande presse nous ment sereinement, machinalement,
institutionnellement, comme on respire, c’est-à-dire pour des raisons
ordinairement indépendantes de sa volonté : économiques, sociologiques,
professionnelles. Elle nous ment, donc, à presque tous les moments et
niveaux de son activité : objectivement, par omission, par sélection et par exagération ou minimisation systématiques des faits ; subjectivement, dans le choix habituel des sujets, la présentation générale des messages et l’inévitable avalanche des commentaires.
Elle nous ment enfin, et plus encore, sur la réalité de sa propre déontologie
: son parti pris illusoire de “neutralité”, ses prétendues vertus
“d’objectivité” et “d’impartialité”… Car l’information publique, comme
l’enseignement du même nom, ni par sa matière – les faits et nouvelles
à transmettre au public – ni par sa forme – la mise en mots ou en
images –, ne s’accommode dans la pratique d’aucune neutralité. […] Le mensonge journalistique, en tant qu’il est plus souvent une abstraction ou une sollicitation
de l’événement qu’un rejet pur et simple de la réalité, procède
normalement par degrés, c’est-à-dire par modes successifs de
distorsion, dont nous envisagerons ici les trois principaux. […]
Le premier mode, ou degré, consiste à falsifier au point de départ l’information elle-même, ou à en dissimuler quelque chose d’important,
tout en laissant croire qu’on a fait le tour de la question. C’est le
mensonge direct, à part entière ; le moins commode, en un sens, à mener
sans faille jusqu’à son terme, mais aussi le plus difficile à récuser,
puisqu’il suppose qu’on soit pratiquement le seul à disposer des
sources nécessaires ou – ce qui revient au même – à pouvoir diriger
l’information sur le grand public. […]
Le second degré du mensonge journalistique […] est
le mensonge indirect – ou mensonge, non par omission plus ou moins
volontaire, mais par élection systématique orientée : par
accumulation de choix successifs et partiels. Cette pratique en effet
ne devient mensonge qu’au terme d’un nombre suffisant de répétitions ;
autrement dit, à condition d’en faire un usage constant, cohérent et
assuré. […]
Le troisième degré enfin du mensonge journalistique se présente
comme la répercussion en quelque sorte inévitable d’une longue pratique
des deux premiers modes, à la fois sur la mentalité du public et sur
celle de la profession : quand le lecteur ou l’auditeur n’imagine même
plus qu’un certain journalisme le fait vivre dans le mensonge d’un
univers où l’on ne sait plus ce qui est réel, spontané, et ce qui
relève des conditionnements ou des imaginations ; et quand le
journaliste lui-même ne peut plus se souvenir qu’il porte la
responsabilité, du moins instrumentale, de cette quotidienne
mystification…"
MJ
Daugan
Nous vivons sous l’oppression du mensonge et plus intensément encore depuis la seconde guerre mondiale.C’est la clef de voûte du système de culpabilisation du monde occidental.Nous sommes des esclaves de la pensée conditionnée pour supporter toutes les manipulations médiatiques et dans tous les domaines.Malheur à celui qui !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Dubrule
Excellente analyse qu’il faut lire en entier sur le site . Que nous le voulions ou non, nous baignons tous dans ce mensonge, nous en sommes tous victimes.
cosaque
Meuh non ! Tout va très bien madame la Marquise.
RL
Cher Michel Janva,
Êtes-vous vous-mêmes journaliste, c’est-à-dire diplômé d’une école de journalisme ou titulaire d’une carte de presse ?
Je pose la question car, si cela était le cas, vous seriez une exception dans le métier, généralement caractérisé par un esprit de corps exagérément marqué et, il faut le reconnaître, une soumission totale au régime en place. Votre témoignage sur l’exercice de votre métier et vos relations avec vos confrères en intéresseraient sans doute plus d’un.
Merci pour votre site.
Amicalement
[Je ne suis pas journaliste, et aucun blogueur du SB ne l’est. Je blogue bénévolement en plus de mon métier. J’ajoute que je n’ai pas la prétention d’être neutre et j’affiche d’ailleurs la couleur : je suis catholique. MJ]