Lu sur Sandro Magister :
"Par une lettre autographe adressée au cardinal William J. Levada, Benoît XVI a ordonné à la congrégation pour la doctrine de la foi d’examiner si les messes néocatéchuménales sont conformes ou non à la doctrine et à la pratique liturgique de l’Église catholique. Il s’agit là d’un "problème" que le pape considère comme "d’une grande urgence" pour toute l’Église. Benoît XVI s’inquiète depuis longtemps des modalités particulières selon lesquelles les communautés du Chemin néocatéchuménal célèbrent leurs messes, le samedi soir, dans des locaux séparés.
[…] Ce qui s’est passé, c’est que le conseil pontifical pour les laïcs, présidé par le cardinal Stanislaw Rylko, avait préparé le texte d’un décret d’approbation globale de toutes les célébrations liturgiques et extra-liturgiques du Chemin néocatéchuménal, à rendre public le 20 janvier à l’occasion d’une rencontre prévue entre le pape et le Chemin. Le décret avait été rédigé sur les indications de la congrégation pour le culte divin, présidée par le cardinal Antonio Cañizares Llovera. Les fondateurs et leaders du Chemin, Francisco "Kiko" Argüello et Carmen Hernández, en avaient été informés et, tout joyeux, avaient annoncé de manière anticipée l’approbation imminente à leurs disciples. Le tout à l’insu du pape.
Benoît XVI a eu connaissance du texte du décret quelques jours seulement avant la rencontre du 20 janvier. Il l’a trouvé incohérent et erroné. Il a ordonné qu’il soit annulé et réécrit selon ses indications.En effet, le 20 janvier, le décret qui a été rendu public se limitait à une approbation des cérémonies extra-liturgiques qui marquent les étapes catéchistiques du Chemin. Et le pape, dans son discours, a souligné que seules celles-ci étaient validées. En revanche, en ce qui concerne la messe, il a donné aux néocatéchumènes une véritable leçon – presque un ultimatum – à propos de la manière de la célébrer en pleine fidélité aux normes liturgiques et en communion réelle avec l’Église.
[…] Le 26 mars, au Palais du Saint-Office, sous la présidence du secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi, l'archevêque Luis Francisco Ladaria Ferrer, jésuite, les secrétaires des deux autres dicastères – l'archevêque Augustine J. Di Noia, dominicain, pour celui du culte divin, et l’évêque Josef Clemens pour celui des laïcs – et quatre experts désignés par eux se sont réunis pour un premier examen de la question. Un cinquième expert, absent, dom Cassiano Folsom, prieur du monastère de Saint-Benoît à Norcia, a envoyé son avis par écrit. Les jugements exprimés ont tous été critiques envers les messes des néocatéchumènes. […] Les jugements élaborés par la commission seront examinés lors d’une prochaine réunion plénière de la congrégation pour la doctrine de la foi, un mercredi – une "feria quarta" – de la seconde moitié d’avril."