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Les militaires pourraient accueillir sans crainte un glissement du pouvoir vers la droite

Les militaires pourraient accueillir sans crainte un glissement du pouvoir vers la droite

En envisageant de refuser d’obéir à un gouvernement de droite, certains fonctionnaires ou syndicalistes, bien évidemment  de gauche, montrent le visage de l’intolérance et du refus de la démocratie. A l’inverse, l’Institution militaire semble une fois de plus sauver l’honneur de la République et de la France. Selon le Figaro, les militaires seraient seulement inquiets du flou qui pourrait résulter de l’abîme qui sépare Macron et ses opposants :

Si le président est chef des armées, le premier ministre et le ministre de la Défense [ou des Armées] gardent la main en cas de cohabitation sur le budget et l’administration militaire. Les militaires ne font pas de politique. « Et heureusement, pour la loyauté aux institutions ! », commente un officier en s’étonnant des atermoiements des hauts fonctionnaires qui craignent une possible victoire de l’extrême droite ou de l’extrême gauche aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Plus conservateurs que la moyenne des Français, les militaires pourraient accueillir sans crainte un glissement vers la droite du pouvoir.

Mais dans le contexte actuel de tensions internationales croissantes, une possible cohabitation inquiète d’autant plus qu’elle génère de l’incertitude. Personne ne sait comment fonctionnerait la cohabitation d’un nouveau genre qui pourrait se profiler. Dans le domaine militaire, il y a les règles institutionnelles et les pratiques. Le président est chef des armées. Mais le premier ministre et le ministre des  Armées commandent l’administration et tiennent les cordons de la bourse. Durant les trois précédentes cohabitations, droite et gauche avaient su s’entendre globalement sur les orientations stratégiques, tout en connaissant des moments de tension. « Entre 1997 et 2002, Bercy avait imposé des économies sur la loi de programmation militaire », raconte un officier. [Les fameux dividendes de la paix qui avaient conduit à une diminution drastique imposé par Lionel Jospin des moyens militaires, diminution dont on paye encore les conséquences en 2024, NDPC]

En matière de politique de défense, un abîme sépare Emmanuel Macron, l’Européen, du Rassemblement national, aux thèses souverainistes, anti-Otan et, dans le passé, empathique avec la Russie. La même fracture intellectuelle irréconciliable éloigne le chef de l’État de La France insoumise, dirigée par l’anti-atlantiste Jean-Luc Mélenchon, partisan de négociations de paix avec la Russie. Certes, les uns et les autres ont mis de l’eau dans leur vin. Jordan Bardella n’évoque plus une sortie immédiate du commandement intégré de l’Alliance atlantique. Certes, le Nouveau Front populaire tait ses divergences. Mais que se passera-t-il pour l’Ukraine en cas de désaccord entre le chef de l’État et un hypothétique premier ministre de cohabitation ?

« En ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, c’est le président qui décide. Mais c’est le ministre qui signe les actes de cession » de matériel, a prévenu il y a quelques jours le ministre Sébastien Lecornu. En cas de désaccord, une majorité hostile pourrait bloquer toute décision de l’Élysée. Jordan Bardella a d’ores et déjà assuré qu’il ne serait pas question d’envoyer des instructeurs en Ukraine. La promesse d’envoyer des Mirage 2000 sera aussi suspendue au bon vouloir du futur premier ministre. Même les livraisons de munitions pourront être rediscutées : les cessions sont organisées à un rythme bimensuel (…)

« C’est l’insincérité de la LPM actuelle qui fait courir des risques, notamment pour le soutien à l’Ukraine », accuse-t-on au sein du Rassemblement national, en prônant en matière de défense comme ailleurs un audit des comptes et des contrats. Les députés RN avaient voté le budget de la LPM « avec des réserves », ajoute-t-on. Il n’est pas question, dit ce proche de Marine Le Pen, d’affaiblir les armées ni de diminuer le budget de la LPM. Un gouvernement RN pourrait être tenté par quelques réorientations stratégiques. « La nature de l’aide à l’Ukraine ne doit pas favoriser l’escalade » avec la Russie, explique-t-on.

Le modèle d’armée français est aussi mis en question. « Le discours du général Burkhard (chef d’état-major des armées) n’est pas le bon », ajoute-t-on, en refusant un accroissement des forces conventionnelles. La dissuasion nucléaire doit demeurer la clé de voûte de la défense, dit-on. Une dissuasion qu’il n’est pas question de partager avec les partenaires européens, promet le RN, pour s’opposer à la doctrine, formulée par Emmanuel Macron, d’assumer « la dimension européenne » des intérêts vitaux du pays. Le chef de l’État est pourtant le seul à pouvoir s’exprimer sur la doctrine nucléaire.

Du côté du chef d’état major de l’armée de terre, le général Schill estime que la « masse » n’est pas un sujet tabou :

« La France a fait le choix de n’abandonner aucune capacité. Elle continue de couvrir ‘tout le spectre’. Elle a conservé une expertise dans chaque domaine et elle peut ainsi décider de monter en puissance sans avoir à reconstruire toute une filière : c’est un atout considérable », a d’ailleurs relevé le CEMAT.

Cependant, comme l’a écrit Antoine de Saint-Exupéry, on n’a pas à prédire l’avenir mais à le permettre. A priori, le général Schill s’inscrit dans cette logique quand il dit que « nous devons préparer un possible engagement dès ce soir ».

« À cet égard, il n’y a pas de tabou au sein de l’armée de Terre sur cette problématique récurrente de la masse. Il s’agit d’un débat ancien. Faut-il privilégier la quantité ou la qualité ? Porter l’effort sur des effectifs nombreux ou sur des unités resserrées très bien formées et équipées ? À mon sens, la réponse est de s’adapter au contexte et de conserver la possibilité de monter en puissance rapidement. La priorité est celle de la cohérence », a poursuivi le CEMAT.

De son côté, le média d’extrême-gauche Blast publie un article complètement bidon voulant faire croire que les militaires français seraient inquiets de la montée de l’extrême-droite. Il s’appuie sur le témoignage anonyme et non vérifié de quelques uns et sur le mythe caricatural du courant “catho-tradi”.

En réalité, les militaires et les officiers généraux sont surtout des légitimistes qui ont notamment servi avec loyauté le gouvernement d’union de la gauche et de l’extrême-gauche en 1981, gouvernement qui comportait des ministres communistes à l’époque où la guerre froide faisait rage et où le PC”F” était très lié avec Moscou. Cet article se base donc sur des fantasmes et montre que l’auteur ne connait pas la sociologie complexe du milieu militaire qui est certes majoritairement conservateur [Etre capable de sacrifier sa vie pour la Patrie est éminemment conservateur, NDPC] mais surtout légaliste.

Par contre, il est clair que de nombreux militaires sont plus que dubitatifs et interrogatifs quant aux annonces du président de la République sur le conflit en Ukraine. Les généraux de plateau (qui ont heureusement disparu depuis le 9 juin) ne sont pas du tout représentatifs de l’état d’esprit des officiers et très éloignés de l’agitateur et provocateur Guillaume Ancel, qui crache avec dédain sur Saint-Cyr, sa propre école. Les Armées œuvrent en revanche au quotidien pour rendre les folles et dangereuses annonces présidentielles réalistes ou réalisables afin d’en minimiser les risques importants…

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6 commentaires

  1. Le juge de paix sera, encore et toujours, l’argent.
    Aucune LPM ne sera maintenue tant que nous avons notre déficit actuel, et avec la remontée des taux récente, l’hallali a sonné.
    Impossible de rembourser 70 milliards d intérêts annuels supplémentaires.
    Il faudra sabrer de tous les bords, et la grande Muette sera, comme toujours, une victime collatérale.
    Peu importe qui gouverne, peu importe sa marge de manœuvre. Le droit européen prime sur le droit national, c’est un fait actuel. Et tant que ce fait s’applique, tous les baratins de la politicaille de tous bords ne sont que des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.
    Notre avenir, c’est de la sueur et des larmes, beaucoup de larmes, dans le meilleur des cas.
    Ils le savent et veulent passer la patate chaude avant que ça pète pour pouvoir se dédouaner de toute responsabilité.

  2. La Gauche ne respecte la démocratie uniquement lorsque les électeurs votent pour elle et lui donne la majorité… L’hypocrisie et le mensonge sont ses principales caractéristiques…

  3. Ecouter Matthieu Bock-Côté c’est nourrir notre compréhension de ce qui se passe en France et ailleurs :
    https://www.youtube.com/watch?v=PvCmAJy-3oQ

  4. La différence fondamentale entre les Armées et d’autres institutions majeures (Éducation nationale, Justice, Santé…) réside dans leur statut : les Militaires sont des agents de l’État, d’abord attachés àleurs missions de défense de la Nation. Les autres personnels indiqués sont des fonctionnaires, viscéralement attachés à leurs avantages avant leurs responsabilités.
    Ceci explique cela.

  5. Pour l’armée, il me semble que la question cruciale n’est pas le glissement de pouvoir mais d’aller ou non en ‘u-craigne’ se faire charcuter sous les yeux d’Azov et ce, surtout si il y a attentat sous faux-drapeau ( les US sont forts pour cela, 11/09, mission Apollo 11, oh, tiens, c’est le même chiffre) pour accuser les russes et comment gérer tout ça sachant que l’armée n’est pas homogène. Dans le corps des officiers, il y a surement des fans du Christ et des fans des Georgia Guidestones, d’où une fort possible interprétation ou application très différente de ce qu’est la défense de la France.

  6. La vraie question n’est pas l’attitude de l’Institution militaire en cas de glissement vers l’extrême droit mais plutôt en cas de glissement vers l’extrême gauche.
    Un pote du Méluche à l’Hotel de Brienne, il va faloir avaler le képi, la casquette ou le calot.
    Indigestion garantie.

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