Communiqué des Juristes pour l’enfance :
Ce matin mercredi 29 mai à 0h45, les Sénateurs ont adopté en 1ère lecture la Proposition de loi visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre (texte ICI).
Juristes pour l’enfance salue cette avancée majeure en vue de la protection des mineurs en difficulté avec leur identité sexuée de fille ou de garçon.
En effet :
1/ Le texte interdit de prescrire au patient mineur des traitements hormonaux tendant à développer les caractéristiques sexuelles secondaires du genre auquel le mineur s’identifie (prescription de testostérone pour les filles et d’oestrogènes pour les garçons).
2/ Le texte interdit de réaliser sur un patient mineur des actes chirurgicaux de réassignation de genre (les mastectomies actuellement pratiquées à partir de 14 ans sans indication médicale seront ainsi interdites).
3/ Le texte encadre strictement la prescription initiale de bloqueurs de puberté, qui ne pourront être prescrits à un patient mineur que :
– après réunion de concertation pluridisciplinaire,
– par un médecin exerçant dans l’un des centres de référence,
– après évaluation par l’équipe médicale de l’absence de contre indication et de la capacité de discernement du mineur,
– après respect d’un délai minimal de deux ans après la première consultation du patient dans un centre de référence.
4/ Autre mesure protectrice, le diagnostic et la prise en charge des mineurs présentant une dysphorie de genre seront assurés dans des centres de référence spécialisés.
5/ Enfin, Juristes pour l’enfance salue l’attention portée par le législateur à la pédospychiatrie en France puisque la proposition prévoit l’élaboration d’une stratégie nationale pour la pédopsychiatrie pour garantir à tout enfant ou adolescent l’accès aux soins nécessaires à la bonne prise en charge de sa santé mentale. Trop nombreux sont en effet les témoignages de parents qui révèlent qu’il est plus rapide en France d’obtenir de la testostérone pour leur fille qu’une consultation pédopsychiatrique.
Juristes pour l’enfance salue la clairvoyance et l’engagement du Sénat qui accepte de sortir de l’idéologie pour prendre en compte les études médicales et scientifiques qui mettent en lumière les dangers de ces traitements dits de réassignation sexuelle et appellent à privilégier une approche prudentielle, en écartant en première intention la médicalisation précoce aux conséquences irréversibles au profit de la prise en charge au plan psychiatrique ou psychologique des troubles et difficultés des enfants.
JPE salue en particulier l’encadrement de la prescription des bloqueurs de puberté, qui tient compte des études très récentes révélant ce qui était déjà suspecté : les bloqueurs de puberté ne constituent pas une « pause » et, au contraire, ont des conséquences graves [voir ci-dessous].
Juristes pour l’enfance compte maintenant sur les députés pour adopter à leur tour cette proposition de loi indispensable pour une prise en charge de qualité des enfants.