Communiqué des évêques de Suisse :
"Depuis quelques mois, voire quelques années, dans certains cantons suisses, comme dans d’autres pays, des programmes d’éducation sexuelle à l’école publique ont été mis en place, à différents niveaux selon les cantons.
Ce service public fourni par les Etats s’avère sans doute utile et répond à des situations nouvelles, comme le fait que les enfants sont confrontés de plus en plus tôt à des informations en matière sexuelle. La question est cependant particulièrement délicate. Dans le domaine pédagogique, les théories sur la sexualité et les modèles familiaux, largement controversées dans la société, ne peuvent pas simplement être imposées par un moyen didactique dans le service public.
Nous désirons que l’école ne se substitue pas au rôle des parents, qui sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et peuvent dans ce domaine être confrontés à une véritable objection de conscience. Ce sont les parents qui sont les mieux placés pour apprécier ce qu’il convient de dire à leurs enfants et quand il faut le leur dire, en tenant compte des différences dans l’évolution personnelle de chaque enfant et du projet éducatif de chaque famille. Si des parents sont en désaccord avec l’enseignement en matière sexuelle, ils doivent intervenir auprès des enseignants et des autorités compétentes. Cela doit certes se conjuguer avec la responsabilité des enseignants de veiller à ce que la vision des familles n’empêche pas une intégration dans la société, voire de remédier à une absence d’éducation familiale.
Le christianisme a contribué à former notre culture. Un de ses apports est une compréhension générale de l’amour, au sein de laquelle se comprend la sexualité. Il serait regrettable d’oublier ce cadre et de mettre l’accent de manière unilatérale sur la description de fonctions organiques. Nous serions aussi inquiets de voir présenter comme équivalents tous les modèles familiaux.
Par conséquent, nous invitons les parents à prendre leurs responsabilités et les autorités compétentes à les respecter."