Lu sur Sandro Magister :
"Avant l’audience qui lui a été accordée par Benoît XVI il y a trois jours, le bruit courait, au Chemin néocatéchuménal, qu’à cette occasion, les “liturgies” du mouvement ecclésial fondé par Francisco "Kiko" Argüello et Carmen Hernández allaient être définitivement approuvées. Ces rumeurs allaient jusqu’à affirmer que le document de validation était prêt. En réalité, cette mesure n’était absolument pas à l’ordre du jour au Vatican, comme on a pu s’en rendre compte au cours de l’audience que le pape a accordée au Chemin le 20 janvier.
En effet, un décret du conseil pontifical pour les laïcs a été lu au début de cette audience. Avec "l’avis favorable de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements", il concède simplement "l’approbation des célébrations figurant dans le Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal qui ne sont pas encore, en raison de leur nature, régies par les livres liturgiques de l’Église". Plus clairement, le pape a réaffirmé dans son discours que, dans le décret en question, seules "sont l’objet de l’approbation les célébrations" présentes dans le Directoire catéchétique qui "ne sont pas strictement liturgiques". Cela veut dire que les rituels approuvés à cette occasion ne concernent en aucune manière la liturgie de la messe ou l’administration des sacrements, mais uniquement les célébrations internes au Chemin qui marquent les principales étapes du long catéchuménat de chacun de ses membres. […]
Dans les statuts de 2008, il y a deux particularités qui sont autorisées. La première concerne "la distribution de la Sainte Communion sous les deux espèces" et "toujours avec du pain azyme", que les néocatéchumènes doivent recevoir "debout, en restant à leur place". La seconde est le déplacement “ad experimentum” du "rite de la paix après la Prière universelle", c’est-à-dire avant l'offertoire, comme c’est d’ailleurs le cas depuis toujours dans le rite ambrosien, qui est en usage dans l'archidiocèse de Milan. Il est d’autre part prévu dans les statuts que les animateurs des communautés néocatéchuménales préparent de "brèves monitions aux lectures". Mais c’est déjà autorisé par les instructions générales du missel romain, pour n’importe quelle messe.
En revanche il n’est fait aucune allusion, dans les paragraphes des statuts qui concernent la messe, aux "résonances", c’est-à-dire aux commentaires spontanés des lectures et de l’Évangile que font ceux qui participent aux messes des communautés néocatéchuménales, en plus de l’homélie prononcée par le prêtre. Par conséquent non seulement les "résonances", mais toutes les autres particularités liturgiques pratiquées par le Chemin sans avoir été approuvées explicitement par le Saint-Siège, étaient abusives avant l’audience du 20 janvier dernier. Et elles le restent après."