De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
"[…] À ma grande surprise, le récent séminaire du Front national n’a pas été l’occasion de tendre la main à la droite conservatrice et souverainiste, comme le demandaient les alliés du FN, Karim Ouchikh (président du SIEL) et Robert Ménard (maire de Béziers, élu avec le soutien du FN). Manifestement, les dirigeants du FN font le pari qu’ils peuvent gagner seuls, alors que les départementales et les régionales ont montré le contraire.
Du côté de l’ex-UMP, c’est la foire d’empoigne. La primaire ressemble de plus en plus au concours Lépine des programmes les plus éloignées des électeurs de droite. On ignore tout du positionnement politique du dirigeant du parti, Nicolas Sarkozy (qui, après avoir fait une campagne très droitière en 2007, a gouverné à gauche, avant de se droitiser pour la campagne de 2012, et de faire les yeux doux au centre aujourd’hui…). Quant au favori, Alain Juppé, il annonce une campagne largement à la gauche de Manuel Valls.
L’immense avantage de cette situation désastreuse, c’est que les Français commencent à comprendre que les partis politiques sont une machine à leur mentir pour acquérir des prébendes. 78 % des Français déclarent qu’ils pourraient voter pour un candidat qui ne serait ni issu d’un parti, ni soutenu par un parti. Le problème, c’est que le temps manque. Je ne suis pas sûr que la France, malgré son extraordinaire capacité de résistance, ait encore les moyens de s’offrir 5 ans de socialisme (que le quinquennat soit animé par François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, qu’il soit de gauche dure ou de gauche molle, de fermeture à droite ou d’ouverture à gauche !).
En tout cas, s’il y a une chose qui saute aux yeux, à la veille de 2017, c’est que la réforme de 1962 sur l’élection du chef de l’État au suffrage universel a été une erreur. Car cette ultra-personnalisation de la vie politique française empêche les véritables élites du pays (les élus locaux, les chefs d’entreprise, les hauts fonctionnaires patriotes, et, de façon générale, les « notables ») de peser comme elles le devraient sur la politique du pays. Ces institutions que l’on appelle encore, par habitude, la Ve République, mériteraient bien d’être remisées au placard des fausses bonnes idées !"