Lu dans Minute :
"Au soir du second tour de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy ayant obtenu 48,36 % des voix – score jugé inespéré –, ordre fut donné de ne pas ouvrir le feu sur Patrick Buisson, le très droitier stratège de Nicolas Sarkozy, ainsi que certains ténors de l’UMP en avaient fomenté le projet. De l’avis général des analystes de droite comme de gauche, celui qui avait fait l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 avait obtenu, cinq ans plus tard – par ce qu’il avait appelé une « campagne au peuple » –, tout ce qu’il était possible d’obtenir: une casse limitée.
Il fallait pourtant que les rancoeurs se manifestent et que la catharsis ait lieu chez ceux qui, devant tout à Nicolas Sarkozy et ne pouvant décemment s’en prendre directement à celui qui les avait fait ministres, feraient volontiers de Buisson le responsable […] Bachelot dénonce en effet les « âmes noires » – comprendre Guéant, Buisson et Emmanuelle Mignon, proche collaboratrice de Sarko, globalement définis comme une « bête à trois têtes »! Ceux-ci auraient entraîné Nicolas Sarkozy dans une funeste « stratégie droitière » et « ne connaissent pas la vie politique ». Tandis qu’elle, qui a hérité en 1988 de la circonscription dont son père était l’élu depuis 1968 et ne doit sa carrière ministérielle qu’au mystère de la nécessaire représentation du courant « humaniste et fraternel », est en mesure de donner des leçons… C’en serait pathétique si ce n’était pas grossier, d’où la sortie de Guaino, lundi matin sur France Info: « Je ne commente pas un livre d’une telle vulgarité de pensée, d’attitude, de comportement, les auteurs ressemblent souvent à leur livre. » Et d’ajouter: « Quand on a fait des pieds et des mains pendant cinq ans pour être ministre et pour rester ministre, on a un peu de dignité. »
Les propos de Guaino pourraient tout autant s’appliquer à François Baroin, dont on se souvient qu’il avait menacé de quitter le gouvernement lors du remaniement de juin 2011 (qui faisait suite à la nomination de Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international), s’il n’était pas nommé ministre de l’Economie et des Finances – poste initialement promis à un Bruno Le Maire, un peu plus légitime que lui. Sarkozy avait cédé, hélas, à cet Harry Potter vieillissant, à l’âme presque aussi noire, pour le coup, que celle de Voldemort, mais sans l’excuse d’avoir été abandonné par son père et de s’être retrouvé dans un orphelinat, puisque c’est par amitié pour son paternel, Michel Baroin (qui fut Grand Maître du Grand Orient de France), que Jacques Chirac prit François Baroin sous son aile à la suite de la mort (mystérieuse) de l’ancien dignitaire maçonnique en 1987. L’ancien président fit en sorte que le jeune Baroin accomplisse la carrière politique à laquelle ses débuts dans le journalisme ne le prédisposaient pas. Sur France Inter, le 28 juin, le député-maire de Troyes ne s’est pas fait prier pour déclarer: « Buisson n’a aucune légitimité politique, moi, je ne respecte en politique que les gens qui sont légitimes », sans que ses intervieweurs ne lui demandent s’il fallait, à ses yeux, être un fils à papa pour obtenir ses galons de légitimité. […]
De tout ce marigot, la plus prompte à ouvrir le feu sur l’ancien conseiller avait été Nathalie Kosciusko-Morizet, sur Canal +, par cette formule qui, là encore, vaut compliment: « Le principal reproche que je fais à Patrick Buisson c’est que son objectif, à mon avis, n’était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras », en référence au maître à penser de l’Action française, auquel se réfère en effet Buisson en dernier intellectuel organique de la droite française. Bachelot, Baroin, NKM… Il n’y a là que des seconds couteaux, qui, faute de pouvoir s’en prendre à celui dont ils ont léché les bottes durant cinq ans – et dont NKM fut le calamiteux porte-parole durant la campagne présidentielle –, ont opté pour la pitoyable tactique de la désignation d’un bouc émissaire qui a choisi, lui, le silence. Les cadors, eux, se taisent ou, comme Copé, prennent leurs distances. Au cas où, un de ces jours, Nicolas Sarkozy décidait de revenir… Et Patrick Buisson avec lui."
B.H.
Beaucoup (notamment la droite populaire) disaient que le choix de NKM comme porte-parole de campagne était une erreur, les événements ont donné raison à ces analystes.
Sarlozy a mené une bonne campagne avec la stratégie Buisson, sauf qu’il l’a commencée quinze jours ou trois semaines trop tard, et qu’il a donné des responsabilités à NKM et quelques autres “humanistes” au lieu de les virer.
Il a fini à 48,39% des voix avec deux millions de votes blancs ou nuls; donc le succès était possible et à portée de main.
Romano Edmond
Il est exact que monsieur Buisson a choisi le bon axe pour la campagne du président Sarkozy.
Hélas, un peu tard et un peu moins à droite que je ne l’aurai souhaité. Il y en a assez de ces “responsables” qui prônent un droit d’inventaire. Je préfère, moi, un devoir de gratitude envers celui qui durant cinq ans par des réformes courageuses a limité la casse dans notre Pays.
tony
Il est évident que NKM était la seule responsable en gauchisant la campagne. Elle sait qu’elle est responsable alors elle désigne et fait désigner un autre.
clovis
Je pense comme vous que NKM a été calamiteuse non seulement pour l’UMP (ceci n’a vraiment pas beaucoup d’importance) mais surtout pour la France à travers tout ce qui découle du délirant ” Grenelle de l’environnement”. Je rappelle que les éoliennes et le photovoltaïque sont totalement inutiles en France qui est exportateur net d’électricité grâce à sa production d’origine nucléaire. D’ailleurs ils ne produisent un peu de courant électrique que quand il y a du vent (22% du temps) ou du soleil zénital (12% du temps)mais enrichissent les Allemands et les Chinois qui fabriquent le matériel. Les éoliennes défigurent les paysages français. Toutes ces folies strictement inutiles nous coûtent 44 milliards d’euros par an! Merci NKM!
On se demande bien pourquoi le précédent gouvernement Fillon s’est laissé entraîné dans ces délires ruineux: parce que NKM est X peut-être. Mais Detoeuf nous avait pourtant prévenus: la proportion de c…est chez les X est la même que dans la population générale.
On comprend en effet encore moins pourquoi elle a été porte parole de Sarkozy durant la campagne.
SD-vintage
NKM n’est pas fille d’un sénateur ?
broke
La “sortie” de Guaino contre Bachelot au micro de France Info est réjouissante, mais elle est en partie due à une erreur grossière de la journaliste (Raphaëlle Duchemin) ou de celui qui lui a préparé ses fiches. Guaino (même s’il est un peu égratigné dans le livre) n’est nullement visé dans la “bête à trois têtes” fustigée par Bachelot (c’est Guéant qui est l’une des “têtes” de la “bête” aux côtés de Buisson et de Mignon). Cette petite anecdote en dit long sur le degré de préparation des émissions sur cette radio fleuron de la bien-pensance.
clovis
Pour SD-Vintage: son père n’est pas sénateur. Il est maire de Sèvres, conseiller général des Hauts de Seine et notable dans les entités qui tournent autour, en particulier le GPSO, autre folie inutile et coûteuse.
Jean Theis
Quoiqu’il en soit, c’était bien N. Sarkozy qui était aux commandes et il est le responsable en premier lieu de toutes nos catastrophes.
Certes sa campagne fut bonne, mais c’était une campagne de mensonges. Lui élu, il n’aurait jamais appliqué des réformes droitières. Il aurait continué dans la même direction que celle de son premier quinquennat, c’est-à-dire vers du mondialisme et encore plus du mondialisme. Comment peut-on croire qu’il aurait tout à coup viré de bord ?
Gérard
Quelle terrible erreur de Marine Le Pen de victimiser NKM en faisant tous les plateaux pour demander de la faire battre. Et pour ajouter à la désastreuse erreur, faire distribuer un tractbFN pour appeler à voter pour le PS.
Pour faire battre NKM, il fallait organiser SECRÈTEMENT la riposte locale.le FN sait faire cela. Au lieu de cela, NKM à utilisé à sonprofit le prétendu “acharnement” du FN contre elle.et elle a réussi à se faire réélire dans la posture (avantageuse médiatiquement ) de la gentille qui n’a pas reculé devant les méchants du FN.
Et elle sort renforcée de ce combat et peut reprendre ses attaques contre tout ce qui s’apparente à la vraie droite…. Du mollasson Buisson à Mme Le Pen
Denis Merlin
“Quoiqu’il en soit, c’était bien N. Sarkozy qui était aux commandes et il est le responsable en premier lieu de toutes nos catastrophes.”
C’est exact : l’échec de monsieur Nicolas Sarkozy doit être imputé à… monsieur Nicolas Sarkozy.
Les discours de monsieur Buisson sont très émouvants. Mais les actions de monsieur Sarkozy contre la France, contre la liberté religieuse, les accusations gravissimes et mensongères contre les Français proférées par celui qui était chargé institutionnellement de leur protection découvraient une contradiction intolérable. Elles ont conduit à sa non réélection. Tant mieux. Car après tout les discours de monsieur Buisson étaient destinés à faire oublier Mitterrand, Kouchner, Besson, l’avortement, la guerre en Libye, la diffamation des Français etc. La tromperie n’a pas été suffisamment efficace pour le faire réélire, je ne m’en plains pas.