Après son essai sur les manuels d'histoire : L'Histoire fabriquée ? Ce qu'on ne vous a pas dit à l'école, Vincent Badré revient sur la question de l'enseignement de l'histoire, en tenant compte des évolutions, des nouveaux programmes de 2016, des manuels et des méthodes pédagogiques. Son nouveau livre, L'Histoire politisée ? Réformes et conséquences montre comment les textes officiels, malgré leur idéologie, peuvent être mis en application de manière très variée, comment l'histoire et l'éducation civique peuvent se politiser ou devenir des moyens de partager nos mémoires historiques françaises au lieu de les affronter.
De fait, il y a la politique du ministre éphémère et de ses sbires idéologues, il y a les éditeurs de manuels, qui consultent pour la réalisation des ouvrages les professeurs, lesquels connaissent une carrière moins éphémère que leur ministre…, ces professeurs, qui, le plus souvent, aiment leur métier, et savent s'affranchir ou contourner les directives politiciennes :
"Les tentatives ministérielles pour "tirer le mammouth" dans le sens qu'ils souhaitent sont en fait assez peu efficaces. Les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem sur la généralisation de la théorie du genre sont elles aussi à relativiser.
C'est l'un des paradoxes du quasi-monopole de l'Etat sur l'enseignement. Il peut donner un énorme sentiment de puissance. Le ministre peut croire qu'il va laisser sa marque dans les esprits de 850 000 professeurs et de millions d'élèves. La logique s'oppose à cette idée. Chaque homme garde au moins en partie sa liberté de conscience et son libre arbitre. Il a la possibilité de choisir ses idées, au-delà des pressions extérieures. Le système d'enseignement public français ne peut subsister sans réfléchir aux libertés qu'il peut donner."
Reste le rôle des parents dans l'éducation de leur enfant. Ils sont les derniers, voire jamais consultés, ni par le ministre, ni par les éditeurs de manuel, et rarement par les professeurs. Et bien souvent, ils n'ont pas la liberté de choisir l'école de leurs enfants.