Une étude de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) estime que les lacunes d’écriture, de lecture et de calcul touchent aussi bien les salariés que les personnes défavorisées ou issues de l’immigration. Plus de 1,8 million de travailleurs sont concernés, soit plus de la moitié des 3 100 000 personnes en situation d’illettrisme en France. Les quelque 8 000 organismes qui proposent une remise à niveau aux salariés, sont assaillis de demandes.
L’OCDE, qui a été chargée d’évaluer l’importance de ce fléau dans le monde, donne cette définition de l’illettrisme : « Un illettré est un adulte incapable de lire et de comprendre un texte d’usage courant de vingt-cinq lignes et d’en faire un résumé de cinq lignes. » La France a participé aux travaux de l’OCDE en 1995. Mais juste avant la publication du rapport « Littératie, Économie et Société » le ministre de l’Éducation nationale de l’époque (François Bayrou) ordonna à la France de quitter la commission de travail. Les résultats de notre pays n’apparaissent donc pas dans cette étude. D’après les informations qui ont filtré, le taux d’illettrés y atteignait, semble-t-il 40%. A titre indicatif, les USA se situaient alors à 20%, l’Allemagne à 14,4%, les Pays-Bas à 10,5% et la Suède à 7%.
Autrement dit, "on" savait depuis plus de 10 ans, mais "on" n’a pas voulu le dire…
Michel Janva (merci à F.)