Rod Dreher, rédacteur en chef de The American Conservative, a publié un long article intitulé Le sexe et la dernière génération chrétienne, dans lequel il souligne le profond changement qu’a apporté la religion chrétienne dans les moeurs dépravés de la Rome antique. L’article a été traduit ici.
le sexe exprimait une conception de l’ordre social qui impliquait une conception de la personne humaine. Dans le monde de l’Antiquité, les gens étaient fatalistes, attribuant leur comportement au destin écrit dans les étoiles. Ce n’est pas le cas des chrétiens, qui ont enseigné que chaque âme porte l’image de Dieu et est moralement responsable
Et c’est pourquoi les lettres de saint Paul condamnent sans ambiguïté la fornication :
De plus, pour les premiers chrétiens, le sexe avait tout à voir avec la réalité cosmique. C’est-à-dire que ce que l’on faisait de son corps importait beaucoup à Dieu, car Il s’attendait à ce que Ses serviteurs soumettent les passions de la chair à l’ordre divinement mandaté. Le mariage chrétien, par exemple, est une icône de la relation du Christ avec l’Église. La prostitution et d’autres formes de porneia (terme fourre-tout de Paul pour les relations sexuelles illicites) sont liées à l’idolâtrie — l’adoration de faux dieux. Pour le chrétien, le désordre sexuel du monde romain était indissociable de son polythéisme.
Et Rod Dreher souligne que
L’enseignement des premiers chrétiens ne venait pas de la haine du corps, mais du fait de le considérer comme saint
Et l’auteur en vient à notre époque, marquée par l’idéologie libertaire :
La façon dont nous pensons et parlons du sexe reflète finalement notre compréhension de la personne humaine et, au-delà, de l’ordre invisible qui sous-tend toutes les choses humaines. On ne peut pas y échapper. Même les matérialistes stricts peuvent être considérés comme ayant une métaphysique, en ce sens qu’ils n’ont pas de métaphysique. Je veux dire, s’ils croient qu’il n’y a pas de sens ultime au-delà des faits matériels nus, c’est une déclaration sur la façon dont nous devons comprendre notre corps et comment nous l’utilisons. La morale sexuelle est si fondamentale dans l’enseignement social chrétien que les chrétiens contemporains qui l’ont rejetée pour s’assimiler au modèle du monde post-chrétien peuvent difficilement être considérés comme authentiquement chrétiens. Les évêques catholiques allemands sont un exemple actuel particulièrement flagrant, mais il y en a beaucoup d’autres, en particulier dans la ligne principale protestante, et il semble maintenant que les évangéliques se dirigent vers des eaux tumultueuses. Il y a une raison pour laquelle lorsque les chrétiens abandonnent la morale sexuelle chrétienne, ils abandonnent tôt ou tard le christianisme. Les règles bibliques de la conduite sexuelle chrétienne sont inextricablement enracinées dans une vision particulière de ce qu’est la personne humaine, sous Dieu, et comment les croyants sont censés traiter le monde matériel, leur corps (et le corps des autres) avant tout. Quoi qu’en pensent les évêques catholiques et anglicans allemands, il n’est pas possible de concilier la morale sexuelle contemporaine, y compris l’homosexualité, avec le christianisme. Ça ne peut tout simplement pas être fait. Ceux qui croient que c’est possible se mentent à eux-mêmes.
[…]
Aussi choquant que nous trouvions la pédérastie romaine, nous sommes des imbéciles si nous ne reconnaissons pas qu’elle revient sous notre nez. Cela a commencé dans les écoles, avec des militants LGBT prétendant vouloir créer des “espaces sûrs” pour lutter contre le harcèlement. Aujourd’hui, nous voyons des écoles, ainsi que les médias d’information et de divertissement, promouvoir la sexualisation des enfants avec une propagande généralisée et ouverte autour de l’idéologie du genre.
L’auteur appelle à prendre conscience du combat qui se déroule sous nos yeux :
Comme les païens romains du premier siècle, toute leur vision du monde dépend de la façon dont ils voient le sexe, qui est une expression de la façon dont ils voient la personne humaine, et en fait de toute la réalité humaine. Ils se battront aussi comme un diable pour cela, et combattront sans pitié les chrétiens, les juifs, les musulmans et les laïcs qui, bien qu’ils n’aient aucune foi, rejettent néanmoins cette vision du monde néopaïenne. Ce que les chrétiens (et les autres) doivent comprendre, c’est que nous luttons contre les fanatiques d’une nouvelle religion. Ils nous enseignent, ainsi qu’à nos enfants, à adorer de nouveaux dieux étranges (ou plutôt, d’anciens dieux familiers sous une nouvelle forme). Et d’après ce que je peux dire, la grande majorité du clergé chrétien et des laïcs n’ont aucune idée réelle de ce qui se passe
D'Haussy
Amen…
Bainville
Pourquoi appeler encore catholiques cette grande partie des évêques allemands, ou autres et combien là aussi ?
Quant aux protestants, ayant rejeté depuis 5 siècles la Foi, pour beaucoup ils ont aussi abandonné depuis, la divinité de Jésus Christ, les fins dernières. Pour les bonnes moeurs, qu’ils abandonnent(comme leurs fondateurs), cela découle naturellement de leur mépris pour les oeuvres nécessaires pourtant au salut.
La révolte satanique de Luther et Calvin, déjà l’esprit révolutionnaire, a considérablement affaibli la Chrétienté, et depuis un siècle, ils déchirent et envahissent une partie de la seule Eglise, l’Eglise catholique; quant à l’Eglise dite orthodoxe, elle garde la succession apostolique et les sacrements, mais quelle efficacité quand elle est schismatique et donc aussi hérétique par son refus de certaines vérités toujours proclamées par la Papauté, vérités qui étaient enseignées par les pères de l’Eglise grecs durant le premier millénaire.
Biem
S’il est écrit que « Dieu dit “faisons l’homme à notre image” […] il créa le mâle et la femelle » (Gn 1:27), le pluriel divin exprimant ici cette création très particulière marque peut-être aussi que rien ne peut être fait à l’image de Dieu sans que ces deux aspects de son amour, masculin et féminin, ne soient présents et collaborent. Il faut l’amour maternel, qui nourrit et protège, au risque d’étouffer ; et l’amour paternel, qui détache et éduque le sujet à la liberté dans la vérité, au risque de blesser. Solve et coagula…
Mais ce n’est pas l’Homme (isch) et la Femme (ischah) qui sont évoqués dans Gn 1:27, mais littéralement « mâle et femelle », zakar et nequébah, la paire dans son animalité. Ce qui est créé à l’image de Dieu est donc l’Homme (asexué) d’une part, et le couple sexué d’autre part.
A travers ce passage, la sexualité de l’Homme révèle et manifeste la racine spirituelle de toute fécondité humaine dans la création. Le don physique des corps prend ainsi une dimension de hiérogamie, où chacun apprend à découvrir et aimer l’Autre dans l’altérité de sa nature, célébrant l’image de Dieu dans le couple : « le corps humain, à travers sa masculinité et sa féminité, était précisément le “substratum” de la communion des personnes qui l’exprimait “simplement”, qui servait à la réaliser (et ainsi, également, à compléter l’”image de Dieu” dans le monde visible) » (JP2, 4/06/80).
C’est dans cette rencontre du masculin et du féminin que la sexualité du couple est sanctifiée : « dans le Seigneur, la femme n’existe pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme » (1Co 11 :11). Sans cette rencontre acceptée des altérités, il ne peut y avoir qu’un amour non comblant entre deux partenaires. La sexualité s’effondre, et n’est plus que bestiale.
VIVANT
Demandez-vous d’où parle le médiatique Rod ?