Analyse d'Economie matin sur la nouvelle attaque contre les familles :
"Depuis l'annonce de la baisse du
quotient familial de 2000 à 1500 euros, on ne lit dans les médias que
des histoires de familles de trois ou quatre enfants (jamais plus, comme
si elles n'existaient pas) dont le revenu des parents dépasse 50 000
euros. Seuil "à atteindre" pour être impacté par la réfome. Impacté, cela veut dire, payer plus d'impôts.C'est oublier que près de la moitié des
Français ne payent pas d'impôt sur le revenu. En 2012, 53 % des foyers
ont du s'acquitter en moyenne de 2314 euros d'impôts, sachant que 74 %
des recettes de l'impôt sur le revenu proviennent de seulement 10 % des
contribuables. Le mythe des riches qui ne paient pas d'impôts à la vie
dure. Ils existent mais sont une poignée.Dans le lot des 47 % de familles
exonérées d'impôt sur le revenu se retrouvent, grâce au fameux quotient,
une large partie des familles nombreuses. Une
étude de l'INSEE révélait l'an dernier qu'à revenu égal, entre deux
foyers fiscaux, chaque enfant en plus dans l'un des deux représente un
"apauvrissement" de 10 %. Autrement dit, chaque enfant dans un foyer
lambda abaisse le train de vie dudit foyer de 10 %. C'est pour
lutter contre cette inégalité indiscutable (les enfants sont un "actif",
qui profite à la société une fois celui-ci au travail, payant des
cotisations sociales et des impôts pendant 40 ans minimum, et bientôt
plutôt 50) que le quotient familial a été créé en 1948. Il sert à
compenser l'impact du premier des impôts qui frappe les familles
nombreuses : la TVA. […] Le quotient familial avait
aussi, depuis quelques années, une autre tache : soutenir un minimum les
familles nombreuses face au renchérissement colossal du logement. […]Les simulations qui prétendent que
seules 12 % des familles nombreuses, les plus aisées, seront impactées
par la réforme, en cela qu'elles payeront plus d'impôts sont en fait
mensongères. […] Mais là n'est pas le vrai
mensonge : Nulle part je n'ai lu ni entendu parler du crédit d'impôt. Ce
chèque que des millions de Français touchent en septembre, en lieu et
place de se voir solliciter pour en payer. Qui dit crédit
d'impôt dit bien que l'Etat admet que vous en avez trop payé. Comment ?
En consommant, le graal de la relance de la croissance. Or,
l'abaissement du plafond du quotient familial, cela veut dire moins de
crédit d'impôt pour des millions de foyers fiscaux avec enfants. Et ca,
bien entendu, les experts de Bercy se sont bien gardés d'en parler et de
faire des simulations pour les fournir à la presse.Ce
chèque que le Trésor Public envoie en septembre, c'est le coup de pouce
de la rentrée pour bien des familles nombreuses qui, aux trois quarts
de l'année, tirent la langue, en attendant le 13e mois avec impatience
quand il existe. Or, en baissant une nouvelle fois le quotient
familial, en baissant pour la deuxième fois le quotient familial en
moins d'un an de mandat faudrait-il dire, François Hollande et Jean-Marc
Ayrault assassinnent les familles nombreuses.[…] Des millions de familles vont découvrir
l'an prochain, en septembre 2014, après les municipales (tiens tiens…)
que la solidarité, principe fondateur des allocations familiales, n'est
plus qu'un mythe. Et ces familles ruminent, quand elles pensent
que ce sont leurs enfants -et non pas la dizaine, tout au plus, de
malheureux enfants adoptés par les quelques centaines de mariés gays de
l'année à venir- qui payeront les retraites des générations aux
commandes aujourd'hui. […]"