La semaine prochaine, 10 patriarches et archevêques catholiques orientaux viennent célébrer en France le 150e anniversaire de l’Oeuvre d’Orient (programme). Mais ces festivités ne doivent pas ignorer la grave crise que vivent les chrétiens d’Orient.
Les chrétiens représentent encore 10 millions d’âmes au Proche-Orient, sur quelque 150 millions d’habitants. Partout, leur nombre a tendance à diminuer. En Irak, les sunnites, qui s’attaquent aux chiites majoritaires, n’ont pas oublié les chrétiens, pour la plupart assyro-chaldéens. En 2004, 6 attentats perpétrés le même jour ont visé des églises à Bagdad et à Mossoul. De 60000 à 100000 chrétiens irakiens sur 800000 environ ont quitté les villes et les villages depuis la chute de Saddam Hussein. En Egypte, les coptes sont eux aussi tentés par l’exil. Marginalisés politiquement, en bute à des difficultés quand ils veulent construire ou agrandir un lieu de culte, ils ont été échaudés par l’arrivée de 88 députés Frères musulmans au Parlement en décembre 2005, mais aussi par les attaques simultanées contre 3 églises d’Alexandrie le 14 avril dernier.
En Syrie, les chrétiens s’inquiètent de l’islamisation de la société, encouragée par le pouvoir pour contrer les Frères musulmans.
Ces chrétiens (voir ici leur répartition) sont aussi arabes que les musulmans. Aussi, le patriarche copte Chenouda III a interdit à ses fidèles de se rendre à Jérusalem «tant que tous les musulmans et tous les Arabes ne pourront pas y aller». Et Mgr Michel Sabbah, le premier patriarche palestinien de Terre sainte, dénonce régulièrement l’occupation israélienne. Déjà, sous la pression des islamistes, les gouvernements arabes, y compris l’Egypte, ont tous, à l’exception du Liban, inscrit la charia, la loi islamique, dans leur Constitution comme «source principale» du droit.
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