Dans un entretien avec Valeurs Actuelles, Mgr Vingt-Trois insiste sur l’engagement des chrétiens en politique :
"Certains voudraient réduire [l]es interventions [de l’Eglise] à des prises de position confessionnelles, qui ne concerneraient que ses fidèles. Ils espèrent ainsi dissuader l’Église de s’exprimer sur des questions intéressant la société tout entière. Certains politiques, certains savants, s’affirment catholiques mais se refusent à défendre publiquement leurs convictions. Mais les convictions qui concernent l’homme et son avenir ne sont pas seulement confessionnelles, elles sont anthropologiques. Elles méritent d’être diffusées et appliquées."
"[…] Cessons de gémir et de nous plaindre ! Il n’y aura pas de présence chrétienne dans ce monde si les chrétiens ne sont pas présents dans les structures de la société : les conseils municipaux ou régionaux, les assemblées parlementaires, les organisations syndicales et professionnelles, les associations. […]
Certains voudraient que les croyances religieuses n’aient pas droit à l’expression publique – en contradiction, je le souligne, avec la Déclaration des droits de l’homme. C’est la forme la plus militante de la laïcité. D’autres proclament, au contraire, le droit égal pour tous de pratiquer leur religion. Soit, mais ils ont parfois tendance à croire que toutes les religions fonctionnent selon un modèle unique, ce qui est une aberration. Les croyants des diverses religions veulent exercer leur religion telle qu’elle est, et non telle qu’on voudrait qu’elle soit. […] D’abord, il faut un minimum de bon sens statistique. Le catholicisme n’est pas la énième religion de France : c’est la première. Ensuite, la place du christianisme dans la tradition française n’est pas la même que celle du bouddhisme ou de l’islam. Cela ne veut pas dire que les autres religions n’y ont pas leur place, mais il faut être raisonnable et comprendre qu’il y a eu, dans l’Histoire, des événements, des influences intellectuelles, une production culturelle qui ont été marqués par le christianisme. La manière de traiter les religions doit tenir compte de leur apport historique et culturel."
Nono
Voilà qui ne va pas plaire à Sarkozy et à sa théorie du “rattrapage” pour l’Islam.
Au passage et à titre personnel, je le ferais plutôt redoubler moi…
Pef
On est agréablement surpris de voir une pensée aussi lucide dans l’episcopat français; aprés les bêlements hystériques de certains prélats, on aurait pu penser que la plupart sont “tenus” par des dossiers compromettants ou bien agissent par entrisme.
Merci, Mgr Vingt-Trois.
jerome
Je suis ébahi … Monseigneur 23 rejoint complètement le Saint Père , c’est une excellente surprise !
Sancenay
Si cela signifiait que Monseigneur Vingt-Trois se repentait déjà d’avoir émis tout dernièrement des réserves sur ce qui est supposé être seulement l’intention de sa Sainteté Benoît XVI de rétablir le rite de Saint Pie V dans ses droits, on ne pourrait que l’en féliciter.
On se souviendra cependant avec prudence et vigilance de son étrange et totale absence de résistance à une émission télévisée de “FOG” où le Pape PIE XII se fit lyncher par le furieux vrai faux philosophe Michel Onfray et une Elisabeth Levy habituellement moins soumise à la dictature de la pensée.
Toutefois si Monseigneur Vint-Trois nous fait la grâce de vouloir nous indiquer désormais la voie de la résistance chrétienne dans le champ politique, il pourrait profiter de ce week-end de réunion de ses confrères à Lourdes pour conseiller fraternellement à son collègue de la CEF Monseigneur Papin de se rétracter de son message insolent consigné des Evêques de l’Est au Saint-père ( soit “la division Das Rhein ou la théorie de la ligne Maginot appliquée à l’Eglise” ?).Il pourrait également inviter ses collègues à revenir sur l’inconsistant message du Conseil permanent de la CEF à l’occasion des prochaînes élections afin de la rendre plus spécifiquement catholique.
Il pourrait enfin intervenir auprès de ses collègues afin que les prêtres diocésains soupçonnés de sympathie à l’égard de la Tradition ou simplement “attachants trop d’importance à l’eucharistie” (sic) ne soient pas l’objet ici et là de persécution en règle de la part du clergé et de leurs police de la pensée laïcarde.( nous aurons , hélas probablment l’occasion de d’approfondir le sujet.)
Dès lors , et en présence d’un tel engagement conforme à la Vérité, nous serions très heureux de suivre Monseigneur Vint-trois pour lequel quelques chapelets d’encouragements ne serons assurément pas superflus.
Chers amis, quand bien même serions-nous en pleine période de chasse, ne laissons quand même pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages , et pas davantage pour des andouilles de Troyes si chères à Monseigneur Daucourt, membre emblématique de la même CEF.