Titulaire de la Chaire Jean Monnet de l’Université de Limoges et spécialiste du droit communautaire, Jean Louis Clergerie a écrit en collaboration avec Gilbert Wasserman « les Conséquences du" non " aux Editions d’Organisation. Dans cet entretien, il répond de manière très claire et sans agiter de chiffon rouge démagogique.
Extraits : " mais il constitue aussi un traité d’un type nouveau, qui a en effet vocation à tenir lieu de Constitution pour l’Union européenne et donc à engager celle-ci encore un peu plus dans un processus fédéral."
" Ce n’est pas la première fois que la France dit « non » à un Traité européen. Les Français ont déjà dit « non » en 1954 au Traité de la CED.(…) Quand on lit la presse de cette époque, on se rend compte que déjà certains responsables politiques annonçaient la fin de la construction européenne !"
" Un « non » de la France serait vraisemblablement à l’origine d’une crise en Europe, mais certainement pas d’une crise durable. Il pourrait même tout au contraire lui donner un nouvel élan. Il est frappant de voir qu’aujourd’hui la plupart des défenseurs du « non » sont aussi de fervents européens."
"Il est donc très malhonnête intellectuellement d’assimiler le « non » à la Constitution à un « non » à la construction européenne. Il serait donc beaucoup plus juste de dire que c’est la crise de l’Europe qui est à l’origine de la montée du « non », plutôt que l’inverse."