Cela ne vous rappelle rien ? Oui, les émeutes en région parisienne ont des airs de guérillas palestiniennes. A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), d’où est partie la rébellion jeudi dernier, un camion de CRS a été visé par balles. A La Courneuve, des policiers ont essuyé des tirs. Nombre d’entre eux ont été blessés par des jets de marteaux et de cocktails Molotov. Des postes de police, des écoles, des commerces ont été pris d’assaut. Des voitures ont été incendiées. Pourquoi feindre d’ignorer ces débuts d’intifada ? […]
Cette violence n’est pas uniquement le produit de la société, comme le récite la pensée automatique. Les immigrations asiatique, mais aussi européenne ou «pied-noir» naguère, ont également rencontré pauvreté et marginalisation, sans poser ces problèmes. […]
Qu’a-t-on vu, ces jours-ci ? Une police obligée de se défendre d’avoir voulu pourchasser deux «jeunes» qui, fuyant un contrôle d’identité, se sont tués en pénétrant dans un transformateur EDF ; Nicolas Sarkozy mis en cause pour avoir dénoncé les «voyous» et la «racaille» ; une République accusée d’avoir profané une mosquée parce qu’un jet de gaz lacrymogène est tombé, dimanche, près d’un lieu de culte. La dialectique victimaire est à l’oeuvre.
Le gouvernement est devenu l’oppresseur. On le devine, à le voir isoler Sarkozy dans son rôle répressif, prêt à s’amender. Cette repentance serait louable si elle pouvait inciter les rebelles à rejoindre la communauté nationale. Mais c’est un État soumis qui risque d’apparaître aux yeux de ceux pour qui l’islam conquérant est devenu la référence. Lundi soir, ce sont des «frères» qui ont contribué au maintien de l’ordre à Clichy en criant «Allah Akbar !». Depuis, ils ont demandé, et obtenu, le retrait de la police. […]
[…] Et si, plutôt que de jouer au petit jeu des «républicains» contre les «communautaristes», nos dirigeants politiques commençaient par attaquer le problème à la racine ? Ce sont bien les conséquences d’une politique d’immigration sans contrôle que la France subit aujourd’hui. En ouvrant, en 1974, les vannes de l’immigration familiale qu’ils ont ensuite laissée se transformer en immigration d’ayants droit (allocations familiales, RMI, AME), les gouvernements successifs ont créé les conditions de la saturation des mécanismes d’intégration. […]