La session annuelle des Semaines sociales s’est tenue le week-end dernier à la Défense, et a abouti à douze propositions adressées aux candidats à l’élection présidentielles – en tout cas aux quatre qui étaient invités ou représentés : Bayrou, Sarkozy, Royal et Voynet. Cette association se réclame du catholicisme social, et bénéficie de la caution de prélats catholiques, ce qui fait dire au Monde que "les catholiques s’invitent dans la campagne électorale".
Parmi ces douze propositions, certaines sont en concordance avec la Doctrine sociale de l’Eglise : celles sur le
co-développement avec l’Afrique ou la situation dans les prisons par exemple. D’autres sont beaucoup plus contestables, tel l’appel à un service civique obligatoire.
Mais le plus grave, c’est les points qui n’y figurent pas : pas un mot sur les trois points "non négociables" énoncés par Benoît XVI à l’adresse des catholiques engagés en politique : le respect de la vie, la défense de la famille et la liberté scolaire.
Pourquoi une telle anomalie ? Parce que les organisateurs des Semaines sociales ne se préoccupent apparemment plus beaucoup de la Doctrine sociale de l’Eglise – ce qui serait leur droit le plus strict si ils ne se prétendaient pas catholiques. Nous avions remarqué en septembre que la bibliographie qu’ils proposaient en préparation de cette session ne mentionnait aucune encyclique, mais posait comme principale référence théorique le pape de la social-démocratie laïciste, John Rawls.
On voit le résultat de ces fondements biaisés : un silence choquant sur les questions politiques les plus pressantes. Et l’invitation de Dominique Voynet (pro-avortement, anti-famille), mais pas des trois candidats présumés qui, certes imparfaitement, sont le plus en conformité avec les points les plus importants de la Doctrine sociale : Le Pen, Villiers et Boutin. [Erratum : on m’indique que Mme Boutin est intervenue sur la question du Dividende universel – mais apparemment pas au même titre que les quatre candidats conviés]
Henri Védas (merci à TD)
maclepi
Il me semble que ce sont plutôt des Semaines sociales Action catholique !
A fond sur l’homme, toujours l’homme et encore l’homme.
En gros de la dimension horizontale !
La dimension verticale n’existe pas ou presque pas
cendrillon
Rectificatif : Mme Boutin était invitée et bien présente samedi dernier pour présenter son projet de dividende universel, inspiré par Thomas More
Jean
J’ai une grande question: y étiez vous présent ? si cela était le cas vous auriez vu que l’on y parlait de la société sur le thème de la justice dans la société…
Si vous y étiez allé, vous auriez su quel était le thème, et que l’on ne peut pas parler toujours de tout.
Si vous étiez un peu moins anti-chrétien, vous dénigreriez surement moins le travail de certains pour la société…
le RMI est venu des propositions des semaines sociales. Et vous à quoi avez vous contribué pour la société depuis 50 ans ? pardon depuis quelques pauvres années… ne mélangeons pas tout…
Pour en revenir aux extrémistes (LE Pen et de Villiers) puisque Boutin n’en fait pas partie quand on la connait, ont-ils autant de religieux présents à leurs shows politico-démagogiques ? mènent-ils un mouvement d’église ? là encore vous mélangez tout, et vous dénigrer et aidez à dénigrer les institutions mises en place par l’Eglise et son pape…
[Réponse de HV : qu’elles aient été jadis “mises en place par l’Eglise” est tout le drame, justement.
Au fait, emporté par votre élan incohérent, vous oubliez dans votre commentaire de contester l’objet du post : le remplacement, dans les travaux des Semaines sociales, de la Doctrine sociale de l’Eglise par des références social-démocrates. N’hésitez pas à écrire à nouveau si vous avez une réponse là-dessus (et “c’est la même chose” n’est pas une réponse).]
Marc
Je rejoins Jean qui semble ne pas avoir apprécié votre commentaire lapidaire et infondé, sous-entendriez vous que le Cardinal Bertone se trompe et ainsi engage le Vatican tort ?
Ou bien aveuglés par votre auto-suffisance et votre irrespect pour le Pape, ses représentants, ses institutions et ses mouvements d’Eglise vous vous trouveriez au delà et ainsi en dehors ?
[Réponse de HV : si vous rejoignez Jean, je vous pose la même question qu’à lui : à part des insultes, qu’avez-vous opposer à ce qui est dit dans ce post ?]
Marc
@HV: recentrons le débat, vous dites “Mais le plus grave, c’est les points qui n’y figurent pas”, le fait qu’il ne figurent pas rent-il tous ces gens coupables de ne pas en vaoir parlé ? Monseigneur Bertone s’est-il ainsi fourvoyé ? ou est-ce parceque vous mettez cela par dessus tout ?
Vos trois principes ne figurent pas dans une encyclique du pape mais dans une note un peu musclée à l’égard des hommes politiques italiens. Et comme le disait Jésus aux pharisiens hypocrites respectant la loi à la lettre, et comme il l’a rappelé, il n’y a pas de plus grand commandement que l’amour de son prochain.
[Réponse de HV : vous semblez avoir du mal à débattre sans recourir à l’insulte (“pharisiens hypocrites”), ce qui est bien mal mettre en application le plus grand commandement.
Pour répondre toutefois à vos objections :
– L’association est-elle “coupable” de n’avoir pas parlé des trois points “non négociables” ? Oui, car sa session et l’interpellation des candidats avait une portée générale, et ne s’attachait pas à un domaine particulier. Si la session portait sur, mettons, l’aide au développement, on l’aurait compris – mais elle portait sur la justice, ce qui englobe l’ensemble des questions de société (c’est John Rawls qui définit la justice comme étant l’équivalent, dans l’ordre social, de la vérité dans l’ordre de la connaissance – c’est-à-dire le critère d’évaluation le plus définitif).
– L’omission de ces trois points si importants est donc en rupture avec la lettre de ce qu’a dit le Pape non à de seuls politiciens italiens, mais aux parlementaires du PPE (ce qui donne à la déclaration une portée au moins européenne); quant à dire qu’ils ne figurent pas dans des encycliques – c’est une plaisanterie : relisez par exemple Evangelium Vitae, et le ton d’urgence qui en émane. Expliquez-moi après que des catholiques qui omettent le respect de la vie dans une déclaration évoquant 12 sujets de société sont dans l’esprit de l’enseignement pontifical !
– Je ne doute pas de la sincérité de certains animateurs des Semaines sociales, mais certainement de leur formation et de leur attention à l’enseignement de l’Eglise. Je constate qu’ils ne se réfèrent eux-mêmes pas aux encycliques, y compris “sociales”, mais à quelqu’un comme John Rawls qui a maintenu, entre autres, que l’opinion pro-vie n’avait pas sa place dans un débat démocratique. Le résultat de cette omission, c’est qu’ils tombent dans l’orbite intellectuelle de la social-démocratie – quand cette dernière est alignée avec la Doctrine sociale, tant mieux, quand elle ne l’est pas, tant pis… on choisit Rawls plutôt que Léon XIII, Pie XII ou Jean-Paul II !
Jean
Je ne citerai qu’un atelier concernant les familles où ce thème a été abordé, dans votre ignorance de la chose. Je n’insisterai pas non plus que justement ces encycliques ont été citées, et que certaines théories de John Rawls ne l’ont pas été, dont celles que vous mettez en avant.
Comment être justes vis-à-vis de nos enfants ? Comment gérer les rivalités, les jalousies ? Comment tenir compte des différences (notamment en cas de handicap) ? Comment expliquer ses choix, exercer son autorité ? Jusqu’où aller ? Notre société est-elle juste envers les familles ? Tient-on suffisamment compte des différentes formes de familles et des situations précaires ? Comment la solidarité sociale doit-elle s’exercer aujourd’hui envers les familles ?
Responsable :
Christine Legrand , chef de service au quotidien La Croix, responsable du supplément « Parents-Enfants »
Animateur :
Louis de Courcy , grand reporter au quotidien La Croix
Intervenants :
Régine Scelles , professeur en psychopathologie, psychologue clinicienne
Sylviane Plantelin , présidente honoraire de la chambre des notaires de Versailles
Agnès Massion , mère d’une jeune autiste, présidente de l’APAR (association Prévention Autisme Recherche)
Olivier Chazy , responsable des associations « Emmaüs Libertés » et « Karibu »
Hubert Brin , ancien président de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales)